Il y a de moins en moins d’adultes qui se sentent "vraiment heureux" (un score de 8 à 10 sur 10). Le score passe de 40% avant la crise à 30% au cours de la deuxième vague.
"Cela signifie que le nombre de Belges (de plus de 18 ans) heureux a diminué d’environ 900.000. Le nombre de personnes qui éprouvent une grande joie de vivre (soit un score entre 8 et 10 sur 10 sur l’échelle de la joie de vivre) a diminué pendant la deuxième vague pour se fixer à 17%, contre 23% avant la crise du coronavirus."
Moins tranquille d’esprit
Angoisse, anxiété, mal-être, déprime, dépression… Des maux qui frappent une partie de plus en plus grande de la population confrontée à une crise dont on ne voit pas le bout du tunnel, un an déjà après l’apparition du virus. "Une peur marquée du Covid-19 augmente la probabilité d’être malheureux de 46%. À peine 27% ont aujourd’hui une tranquillité d’esprit élevée, alors que ce chiffre était de 32% avant la crise. 59% des Belges indiquent qu’ils se sentent parfois à toujours déprimés, contre 50% avant la crise."
D’où provient ce mal-être ? La crise sanitaire oui, mais de manière plus précise ? "Un premier facteur important lié au fait d’être malheureux en temps de crise réside dans l’autonomie. Une autonomie insuffisante augmente la probabilité d’être malheureux de 56% ! Les facteurs qui peuvent malgré tout entretenir notre autonomie sont un sentiment de compétence (se sentir compétent dans ce que l’on fait au quotidien), trouver la tranquillité d’esprit, mener une vie qui a du sens, la satisfaction relative aux contacts sociaux et le sentiment d’appartenance."
La solitude des 18-34 ans
L’autonomie mais aussi la solitude. Les confinements successifs, la distance physique et sociale, le télétravail, les restrictions liées au nombre de personnes pouvant être reçues à son domicile… Autant de mesures, restrictives, qui ont des conséquentes sur notre état d’esprit.
Le constat est devenu plus préoccupant avec la deuxième vague. "73% des répondants se disent modérément à très seuls (contre 65% lors de la première vague). Dans la catégorie d’âge des 18-34 ans, ce pourcentage grimpe même jusqu’à 78%. Et une personne qui se sent seule a 48% de chances en plus d’être malheureuse en temps de crise."
Enfin, la crainte d’être infecté, d’être hospitalisé, de subir des complications. "43% ont peur du virus. Cette anxiété augmente la probabilité d’être malheureux de 36%. Mais nous nous préoccupons surtout de l’avenir de la société. 73% des Belges indiquent être inquiets pour notre avenir commun."
Sentiment d’appartenance
Finalement, le tableau est-il aussi noir ? N’y a-t-il aucune lueur d’espoir ? Qui sont ces Belges qui se déclarent encore heureux ? "On voit une série de facteurs importants susceptibles de nous protéger contre les conséquences négatives de la crise", développent les auteurs de l’étude.
"Les personnes qui contribuent au bonheur d’autrui et les personnes qui éprouvent davantage d’appartenance sont significativement plus heureuses. Le fait de ne pouvoir apporter qu’une faible contribution au bonheur d’autrui augmente en effet la probabilité d’être malheureux de 32%."
Nous devons prendre très au sérieux les conséquences de cette crise
La crise actuelle, qui s’est développée par paliers, a également eu des effets positifs en termes de sentiment d’appartenance à une communauté. "Avant la crise, le résultat moyen des Belges en termes d’appartenance était de 6,99 sur 10. Ce chiffre est passé à 7,12 pendant la première vague, et est de 7,32 (sur 10) aujourd’hui."