Belgique

Six Belges sur dix boudent leur contrôle chez un dermatologue pour prévenir un cancer

© Getty Images

Six Belges sur dix ne font pas contrôler leur peau chaque année par un ou une dermatologue, ressort-il du "livre blanc" 2021, présenté mercredi à la presse, sur l'évolution du comportement des Belges face au soleil, après 10 ans de prévention contre les ultraviolets (UV). Si leur connaissance des dangers de l'exposition au soleil reste relativement bonne, des idées reçues (et dommageables pour la santé) subsistent.

Idée publique n°1: "un léger coup de soleil, ce n'est pas bien grave". Faux. Même un petit coup de soleil endommage la peau de façon permanente, rappelle Anne Boucquiau, directrice médicale de la Fondation contre le cancer. Nous possédons tous un "capital soleil" et, plus jeune on s'expose, plus vite on l'entame.

Les jeunes moins informés

Pourtant, ce sont les plus de 45 ans qui restent les mieux informés sur les risques liés au soleil, tandis que les jeunes de 16 à 24 ans se sentent moins concernés et ont donc tendance à plus s'exposer tout en se protégeant moins. Or, en raison de la dégradation de la couche d'ozone, les générations à partir des baby-boomers sont exposées à des rayonnements UV plus importants, note le livre blanc.

En outre, le nombre de Belges déclarant avoir été gravement brûlés par le soleil au cours des 12 derniers mois a quintuplé en dix ans, passant de 2% en 2011 à 9% en 2021. Ces brûlures étaient accompagnées de fièvre, nausée et tremblements, entre autres symptômes. Les enfants, qui sont deux fois mieux protégés que les adultes, aussi ont tendance à être plus grièvement brûlés qu'auparavant (+9%), tandis qu'un quart (24%) subit de "légers" coups de soleil.

Ombre, chapeaux et vêtements couvrants sont donc les meilleurs alliés, avant la crème solaire, qui est la protection la moins efficace bien que la plus connue. La croyance selon laquelle la crème solaire à indice de protection élevé (SPF 30 ou 50) permet de rester plus longtemps au soleil reste en effet tenace (remarquée chez 55% des 1.000 personnes interrogées en 2021 pour ce nouveau livre blanc).

Encore largement (73%) admis en 2015, le fait que des coups de soleil répétitifs durant l'enfance augmentent la probabilité de développer un cancer de la peau à l'âge adulte est de moins en moins assimilé (70% en 2019 et 65% en 2021), s'inquiète en outre la Dr Boucquiau.

Il faut créer des zones d'ombres dans les espaces publics et les cours d'école, organiser le suivi régulier des personnes à risque et un financement

Enfin, s'allonger sur un banc solaire ne permet pas, contrairement à un stéréotype qui a la peau dure, de préparer son épiderme avant une exposition au soleil. La Fondation contre le cancer prône d'ailleurs l'interdiction de cette pratique, qui a déjà diminué de près de moitié en 10 ans, passant de 14% à 8%.

Elle appelle les gouvernements, fédéral et régionaux, à développer un plan d'action national couvrant la prévention, la détection et le traitement - adapté à l'âge - des cancers de la peau, les plus fréquents chez nous et dans le monde. "Il faut créer des zones d'ombres dans les espaces publics et les cours d'école, organiser le suivi régulier des personnes à risque et un financement" structurel, les nouveaux traitements étant souvent onéreux, conclut la médecin.

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