Six associations anti-homophobie ont annoncé à l'AFP avoir déposé plainte mercredi à Paris contre le candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour pour "contestation de crime contre l'humanité", l'accusant d'avoir nié la déportation d'homosexuels pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les associations Inter-LGBT, Stop Homophobie, SOS Homophobie, Mousse, Adheos et Quazar visent par cette plainte simple une phrase précise du polémiste-candidat dans son livre paru en septembre, "La France n'a pas dit son dernier mot" (Ed. Rubempré) : "La déportation en France d'homosexuels en raison de leur orientation sexuelle, comme on dit aujourd'hui, est une légende".
Dans ce passage du livre, Eric Zemmour fait état d'un désaccord avec l'ex-patron de l'UMP (ancêtre de LR), Jean-François Copé, qui avait exclu le parlementaire Christian Vanneste du parti de centre-droit "en raison de la polémique qu'il avait provoquée en affirmant que la déportation des homosexuels depuis la France était une légende".
Eric Zemmour ajoute : Christian Vanneste "a raison".
La déportation des homosexuels lors de la Seconde Guerre mondiale est une réalité historique établie.
Lorsque la polémique avait éclaté en 2012, le président de l'association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, Serge Klarsfeld, avait déclaré qu'à sa connaissance, il n'y avait pas eu "d'homosexuel déporté de France". "Parmi les déportés, il y avait des homosexuels, mais ils ont été déportés comme Juifs, résistants ou droits communs", avait ajouté M. Klarsfeld.
Dans leur plainte, les associations affirment au contraire que "la déportation des homosexuels lors de la Seconde Guerre mondiale est une réalité historique établie", qui a été reconnue à plusieurs reprises par des dirigeants français, tels que l'ex-chef de l'État Jacques Chirac en 2005 ou l'ex-Premier ministre Lionel Jospin en 2001.