"La gynécologue m’a dit qu’elle ne pouvait pas me soigner en raison de ma séropositivité. Elle a répété quatre fois le mot 'séropositif', et ce, devant ma fille. J’ai beaucoup pleuré", raconte Juliana, selon le prénom d’emprunt qu’elle a choisi. Séropositive depuis trente ans, elle décide aujourd’hui de témoigner de toutes les discriminations subies, notamment en milieu médical.
Originaire d’Amérique latine, cette maman vit en Belgique depuis plus de vingt ans. Malgré le progrès dans les traitements contre le VIH et malgré le fait que sa charge virale soit désormais indétectable – comprenez : elle ne transmet plus le virus, elle fait état de sa détresse.
"Les discriminations les plus grandes je les ai vécues ici en Belgique. D’abord parce que je suis étrangère et j’ai un accent. Ensuite, au sein du monde médical, confie-t-elle. La première fois, c’était chez l’ophtalmologue : 'Je ne peux pas vous soigner parce que vous allez me contaminer', m’a-t-il dit. La deuxième fois c’était lors d’une prise de sang. L’infirmière a eu peur et a appelé une collègue. Elle estimait même que les gants ne la protégeaient pas assez."
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L’expérience a été similaire chez un ORL : "il a été très gentil au début. Ensuite, dès qu’il a lu dans le dossier médical que j’étais séropositive, il m’a dit que j’aurais dû le prévenir et m’a mis à la porte."