Le piano compte de nombreux adeptes dans le monde. Rien d’étonnant puisque c’est une activité aussi agréable pour nos oreilles que notre cerveau. Des chercheurs de l’université de Bath ont récemment découvert que la pratique de cet instrument renforce notre plasticité cérébrale.
La communauté scientifique sait, depuis des années, que la pratique de la musique a une grande influence sur la formation, l'activité et la communication des circuits neuronaux. Mais Yuqing Che et ses collègues de l’université de Bath sont allés plus loin en se demandant si les pianistes ont naturellement des cerveaux plus puissants que les non-instrumentistes, ou si leur plasticité cérébrale est due aux nombreuses séances d'entraînement auxquelles ils s’astreignent, souvent depuis le plus jeune âge, pour se perfectionner.
Pour répondre à cette question, ils ont réparti 31 adultes ne pratiquant pas d’instrument de musique en trois groupes distincts. Le premier a suivi des leçons hebdomadaires de piano d’une heure durant 11 semaines, le second a écouté les morceaux sur lesquels se sont exercés les participants du groupe 1, tandis que le dernier n’a pas été exposé à la musique durant la durée de l’expérience.
Les scientifiques ont constaté que les membres du premier groupe arrivaient plus facilement à traiter des informations sensorielles en lien avec la vue et l’ouïe après quelques cours de piano. Cette découverte est d’autant plus significative que le cerveau reçoit, à chaque instant, des informations sensorielles qu’il doit être capable d’intégrer et de différencier. Par exemple, voir un véhicule et entendre le bruit de son moteur permet au cerveau de faire une déduction, par intégration multisensorielle, de l’existence d’une même cause, c’est-à-dire le véhicule. A l’inverse, voir une voiture et entendre simultanément le gazouillement d’un oiseau nécessite de dissocier les sources visuelles et auditives en deux représentations distinctes.