"Des faits très très graves." C’est par ces mots que la ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) a qualifié ce mardi, en commission Mobilité du Parlement bruxellois, des comportements sexistes rapportés au sein de la STIB, la société de transports en commun bruxellois. Lesquels ? Des collaboratrices photographiées à leur insu par leurs collègues masculins.
"La STIB a été informée que des collaboratrices se plaignent de photographies d’elles qui auraient été prises par des collègues alors qu’elles dormaient en salle de repos et postées ensuite sur les réseaux sociaux", explique la ministre.
"S’agissant de groupes fermés", poursuit la mandataire Groen, "il est difficile pour la STIB d’évaluer l’ampleur du phénomène qu’elle considère, bien entendu, comme étant totalement inacceptable. Les faits remontés étant des plaintes indirectes non formalisées, la STIB n’a malheureusement pas de réels moyens d’action sans plus d’information si ce n’est d’encourager les victimes à désigner les coupables et à porter plainte pour cyberharcèlement auprès de la police."
Les actes s’ils sont confirmés demeurent "intolérables", renchérit la ministre.
Les informations ne sont pas classées verticalement
Pas de plainte officielle donc auprès de la direction, ni auprès des services de police pour cyberharcèlement. "Mais cela ne veut pas dire que la STIB n’est pas au courant. Les informations ne sont pas classées verticalement", assure Elke Van den Brandt qui confirme ainsi les faits repris au départ dans une interpellation de la députée MR Latifa Aït Baala ce mardi en commission.
Du côté de la STIB, aucune précision complémentaire quant aux faits. Il s'agirait, selon nos sources, d'informations antérieures à la campagne contre le sexisme menée en interne à partir de mars 2021. Ces informations n'auraient été appuyées par aucun témoignage, même anonyme, ni par des captures d'écran.
Ce qui est sûr, c’est que ce dossier traduit malgré tout la préoccupation d’une partie du personnel féminin de la société qui n’a pourtant enregistré aucune plainte officielle pour harcèlement en 2021, selon la ministre.
"Le 25 novembre dernier, lors de la journée contre les violences faites aux femmes, des travailleurs du dépôt de la STIB Jacques Brel ont distribué des prospectus pour dénoncer le harcèlement" dont elles seraient victimes de la part de collaborateurs, a pourtant indiqué la députée Aït Baala. "Ce jour-là, une déléguée syndicale a évoqué la manière dont certains regardent les femmes."