Difficile d'affirmer avec certitude que la cellule terroriste a été complètement démantelée. "Il est trop tôt pour le dire", admet André Vandoren, directeur de l'Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace (OCAM). L'enquête le déterminera, mais "il y a au moins une personne en Grèce qui n'a pas été interpellée", confirme-t-il. Un seul mot d'ordre donc : la prudence.
"On sait qu'il y a un risque d'attaque terroriste en Europe, indique pour sa part le président du Comité permanent de Contrôle des services de renseignement et de sécurité (Comité permanent R), Guy Rapaille. Pour les services européens de renseignements, la question n'était pas de savoir s'il y aurait ou non un attentat, mais de savoir quand et où il aurait lieu."
Après les attentats de Paris et l'opération antiterroriste de jeudi en Belgique, le travail de ces services est donc loin d'être terminé : "Le risque zéro n'existe pas, il n'est pas impossible que les réseaux se reforment d'une manière ou d'une autre", poursuit Guy Rapaille. "Actuellement, les services continuent à travailler d'arrache-pied pour essayer de continuer à s'y retrouver dans cette grande toile d'araignée que sont les réseaux terroristes. Il faut remonter les fils. Nous en avons eu un, tant mieux. Mais il y en a probablement d'autres."
La Belgique est en "guerre"
Face à cette menace, la Belgique est en "guerre". Le mot est lâché par Denis Ducarme, chef de groupe MR à la Chambre. "Une guerre avec nos F-16 et nos militaires bientôt là-bas contre Daech, ceux qui nous envoient ces personnes qui veulent détruire ce que nous sommes, notre démocratie, nos libertés."
Rappelons en effet que le Conseil des ministres du 18 décembre s'est entendu sur une décision de principe selon laquelle la coalition doit déterminer où la Belgique rejoindra ses troupes. "Ce sera en tout cas en Irak, sur une base avec des soldats Allemands, nous a précisé Denis Ducarme. On ne sortira pas de la base, mais on formera des militaires irakiens et des Pehsmergas."
Et les douze mesures présentées vendredi par le gouvernement pour contrer le radicalisme et le terrorisme vont "donner la capacité d'aller encore plus loin pour protéger et préserver nos libertés."
Dans ce contexte, le traditionnel débat politique majorité-opposition s'efface. Denis Ducarme et Joëlle Milquet (cdH), ex-ministre de l’Intérieur aujourd'hui ministre de l’Enseignement, évoquent tous deux la nécessité d'une "union nationale", d'une "mobilisation collective", de "faire bloc", "quelles que soient les idées politiques" de chacun.