"Nous tenons de notre famille aussi bien les idées dont nous vivons que les maladies dont nous mourons", Marcel Proust dans son roman "A l’ombre des jeunes filles en fleur". C’est précisément sur ces héritages, tantôt sombres, tantôt lumineux que Réal Siellez s’arrête dans son émission Un air de famille.
Notre patriarche du jour est le plus grand provocateur de l’histoire de la chanson francophone. Inspiré, imbibé, iconoclaste et génie, fils d’immigrants russes juifs, il a pour ambition de se limiter à la peinture mais sera l’archétype de l’artiste complet : auteur, compositeur, interprète, poète, pianiste, scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste.
Il est celui qui a imposé l’érotisme dans la variété, le poétique dans la polémique, il est aussi connu pour les conquêtes de ses muses que pour ses frasques alcoolisées, mais personne ne reste indifférent face à ses textes et à sa musique, entre ceux qui hurlent au plagiat et ceux qui crie à l’hommage.
Il éteindra sa dernière cigarette le 2 mars 1991 après 22.979 jours sur cette terre.
Un bébé bercé par le classique, du Chopin dans le ventre de maman
Comme l’explique Serge Gainsbourg dans une interview, il est persuadé qu’étant encore dans le ventre de sa mère, il entendait "les pulsions harmoniques et rythmiques des grands classiques que jouait [son] papa". Il est vrai que le papa de Serge Gainsbourg, Joseph Ginsburg, était pianiste et jouait dans les bars et les cabarets.
Et comme son père, Serge se retrouve derrière le piano du piano-bar où jouait son père et c’est là qu’il apprend son métier de musicien et qu’il apprend à tout jouer, et notamment du Chopin, compositeur qui s’inscrit véritablement dans l’arbre généalogique du chanteur.
La famille-tribu de Gainsbourg
Avant de partir sur les héritages, ancêtres et autres descendants fictifs du chanteur, intéressons-nous à sa famille réelle, officielle, car Gainsbourg, c’est une tribu.
- Jane Birkin, l’amour éternel : si on lui connaît l’amour des conquêtes, on connaît l’amour de toujours de Gainsbourg, fidèle acolyte et muse british éternelle. Gainsbourg et Birkin auront laissé derrière eux d’innombrables ballades.
- Charlotte Gainsbourg, l’héritière musicale : timide maladive, elle est poussée dans le dos par Jane devant les caméras de Jacques Doillon, d’Elie Chouraqui ou encore de Claude Miller et par son père qui lui offre une œuvre en forme d’éternel, Charlotte for ever.
- Lucien Gainsbourg, alias Lulu : il monte sur scène aux côtés de son père lorsqu’il a à peine deux ans, pas facile dans ce fourmillement artistique familial de faire sa place.
Curieux de découvrir la famille d’adoption de Gainsbourg, écouter l’émission Un air de famille que Réal Siellez lui consacre.