Au fil du temps, le démarrage ne cesse de reculer. En mars 2014, Pierre Grivegnée assure qu’un an plus tôt, le projet était "à l’état embryonnaire", semblant avoir oublié qu’en 2009, il travaillait "sur les avant-projets architecturaux". En mars 2014, les premiers coups de pioche sont annoncés pour septembre, avec ouverture en 2017. En novembre 2015, des travaux d’assainissement semblent avoir débuté. Une demande de "permis définitif" allait être introduite "dans les trois ou quatre mois". En avril 2016, tout semble bloqué. Il manque la signature du ministre pour que la Spaque commence à dépolluer. Ce qui coince ? "Le montage financier proposé […] démontre certaines failles", dixit Di Antonio (1).
Finalement le ministre signe. S’il est en retard, c’est parce qu’un montant de six millions d’euros avait été réservé pour ce dossier dans le "plan Marshall 2.0". Les travaux allaient pouvoir débuter en 2017 et on ouvrirait "fin 2018, début 2019". Avant cela, il faudrait dépolluer. En septembre, on sait que les travaux de revitalisation de la Spaque "sont en cours" et vont durer "14 mois". En juin 2016, est annoncée l’ouverture d’un accrobranche pour mars 2017. Cette attraction allait attirer 50.000 visiteurs par an et créer une vingtaine d’emplois. Mais la Division Nature et Forêts demande une réserve domaniale. Il y a des espèces à protéger. Des oiseaux en particulier. Le conseil communal donne son accord.
1000 emplois annoncés
Début 2017, une "solution" est annoncée pour le Cristal Park. Il y a un accord avec une entreprise flamande. Il fallait 100 millions pour le village commercial et les logements. Les travaux pourront commencer en 2018. On créera de 700 à 800 emplois. À la mi-2017, la Spaque termine de déconstruire et désamianter les bâtiments "sud-ouest". Il faut maintenant assainir les sols. À l’été 2018, de "très grands travaux" vont démarrer. Il s’agit en particulier d’assainir et de réhabiliter de vieux halls industriels. Ça va durer deux ans. L’inauguration est pour 2020. Il y aura 1000 emplois.
Vous n’aurez pas l’ensemble des documents
En 2018, Châtauform' s’installe au Château du Val Saint Lambert. L’entreprise française y accueillera des séminaires d’entreprise. En septembre 2020, Châteauform' s’en va déjà. L’épidémie explique Pierre Grivegnée a plombé la rentabilité de l’implantation sérésienne. La société y avait investi un million d’Euros. Notez que Châteauform' reste présente sur d’autres sites, notamment à Spa. Le gestionnaire, passé du Val Saint-Lambert à Spa, n’a pas souhaité nous expliquer ce qui s’était passé.
Interpellations au conseil communal
En décembre 2018, Immoval, l’une des sociétés de la nébuleuse Cristal Park, avoue une perte de 3,7 millions d’euros et 11 millions de dettes. Le PTB Damien Robert s’en émeut au conseil communal de Seraing. Séance après séance, il demande des explications claires qu’il n’obtient pas. "Vous n’aurez pas l’ensemble des documents" lui répondait déjà le bourgmestre Alain Mathot au conseil communal du 14 décembre 2015 à propos d’une vente de terrains de la Ville à Immoval et de la plus-value qu’Immoval pourrait en tirer. "Parce qu’Immoval est une société privée, à majorité privée […] c’est comme si vous me demandiez d’aller trouver la personne qui va racheter le bâtiment Citroën pour voir combien il va faire de bénéfice. Ça ne nous regarde pas." Damien Robert s’étonnait de voir la Ville vendre des terrains pour 3.106.000 Euros. Il avait calculé qu’après aménagement (égouttage, voiries, permis), Immoval pourrait en tirer 22 millions.