La direction d’Orpea a annoncé, jeudi au cours d’un conseil d’entreprise extraordinaire, un plan d’investissement de 90 millions d’euros pour la branche belge. Reste à savoir de quelles poches ils viendront, de celles d’Orpea ou d’un investisseur externe, le choix du scénario sera tranché lors du conseil d’administration prévu le 14 mars. Le plan comprend le "regroupement" de sept maisons de repos à Bruxelles, soit un tiers d’entre elles, et de trois en Flandre.
Les résidents et le personnel (environ 400 travailleurs) des maisons de repos concernées seront transférés dans d’autres établissements du groupe. L’objectif, pour l’heure, est bien le maintien des 4.000 emplois en Belgique, assure la direction. Le "plan d’avenir" de 90 millions d’euros présenté jeudi comprend des "investissements massifs dans les soins et le parc de résidences", de nombreux bâtiments étant devenus vétustes, raison notamment pour laquelle certaines maisons de repos vont fermer en Flandre.
Il est également question d’accentuer la numérisation de l’administration et les soins spécialisés pour les personnes fragilisées. "Pour réaliser ce plan, le groupe Orpea apportera les investissements nécessaires ou cherchera un investisseur externe" qui pourra le porter. Le conseil d’administration tranchera le 14 mars.
Côté syndical, Setca et CNE jugent le plan présenté tenable. La réunion du jour a prouvé, selon Nathalie Lionnet du Setca, que l’entreprise était viable, moyennant quelques adaptations. Si la volonté du CEO de maintenir l’emploi de 4.000 travailleurs est évidemment un soulagement, le transfert prochain de 400 personnes d’une maison à une autre reste un élément "humainement difficile", selon les deux syndicats. "Cela nécessitera des démarches pour reconstruire la vie professionnelle", et l’équilibre avec la vie privée dans certains cas. Les syndicats n’attendront pas la mi-mars pour aborder ce délicat sujet. Ni inquiétude excessive ni naïveté aveugle donc après ce conseil d’entreprise extraordinaire. "Il n’y a pas de raison d’être paniqué pour l’instant", estime Fabien Boucqueau de la CNE. "Mais il nous manque l’élément de la certitude, et cela nous trottera dans la tête jusqu’à la mi-mars." C’est à cette date, le 14, que le conseil d’administration du groupe français décidera de mettre ou non le plan belge dans ses priorités stratégiques, ou cherchera un investisseur prêt à mettre en place le plan.