En partenariat avec l’institut de l’environnement de Stockholm, l’ONG Oxfam-Solidarité publie une étude sur le rapport entre les niveaux de revenus et l’émission de gaz à effet de serre.
Sur une période de 25 ans, depuis 1990, les émissions liées à la consommation des citoyens ont diminué de 12%. Ceux qui y ont contribué sont majoritairement issus de la population européenne la plus pauvre : la moitié d’entre eux a réduit ses émissions de 24%. En revanche, les 10% les plus riches l’ont augmentée de 3% en moyenne.
Le constat posé au plan européen vaut pour la Belgique. "Il y a une inégalité dans la lutte contre le réchauffement climatique", commente Julien Lepeer, responsable de la communication à Oxfam-Solidarité.
Plusieurs inégalités
Les 10% les plus riches augmentent leur émission et Oxfam-Solidarité en identifie les causes : "dans ces familles, il y a souvent plus de voitures et des grosses, plus d’appareils électroménagers, plus de voyages en avion. Quelquefois, il y a une deuxième maison. Et les inégalités au plan économiques ont augmenté en Belgique", poursuit Julien Lepeer.
Comme toute étude débouche sur un classement et des comparaisons, en voici deux qui enfoncent la Belgique.
La première est que, pour ces 10% les plus riches, la Belgique est, derrière le Grand-Duché de Luxembourg, le deuxième plus mauvais élève européen en volume d’émission de CO2 par personne.
La seconde est que ces 10% consomment autant que la totalité des citoyens suédois ou danois ou finnois ou hongrois.
Trois axes proposés
Pourtant, la Belgique souscrit au "green deal" européen et appuie un avant-projet, étudié cette semaine par le Conseil européen, de réduire plus sévèrement ces émissions en 2030, passant alors de -40 à -55%. Comment, dès lors, traduire cette volonté dans les faits ?
Oxfam-Solidarité dégage trois axes, déjà partiellement tracés par d’autres associations ou organisations et à l’état de quelques projets politiques :
- Le premier, c’est en investissant dans les transports publics, "en les rendant plus efficaces, plus accessibles et moins énergivores", soutient Julien Lepeer.
- Le deuxième, c’est d’investir dans l’isolation des bâtiments.
- Le troisième, c’est, en relançant l’économie, d’investir dans des secteurs moins énergivores.
A diviser par dix
Quelle serait la réduction idéale de chacune de ces catégories de revenus afin de maintenir le réchauffement général en deçà de 1,5% ?
Selon Oxfam Solidarité et son partenaire suédois, "l’empreinte carbone des 10% d’Européens les plus riches devrait être divisée par dix d’ici à 2030 et celle du 1% les plus riches devrait être 30 fois moins élevée qu’aujourd’hui. Quant à l’empreinte carbone des 50% les plus pauvres, elle doit être réduite de moitié".