Hainaut

Selon le Setca, le Delhaize d’Hornu a engagé des étudiants intérimaires pour pouvoir rouvrir : "Ils ont détourné la loi"

Selon la Setca, le Delhaize d’Hornu a engagé des étudiants intérimaires pour pouvoir rouvrir : "Ils ont détourné la loi"

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Par Marine Lambrecht

Des pressions pour remettre les employés au travail, et au final, des étudiants engagés avec des contrats d’intérimaire pour les remplacer. Un mois après l’annonce de la franchisation des magasins du groupe, le piquet de grève du magasin d’Hornu a été brisé ce jeudi matin par voie d’huissier. Ne disposant pas du nombre minimal d’employés pour faire fonctionner le magasin, la direction aurait engagé des étudiants, "une grave entrave au droit de grève", dénonce la Setca.

Selon Bertrand Delplanque, secrétaire permanent du Setca Commerce à Mons, la direction du Delhaize d’Hornu a engagé ce jeudi et jusqu’au week-end deux étudiants pour remplacer le personnel gréviste. "Ils ont cassé la grève pour pouvoir rouvrir, en faisant croire qu’ils avaient un nombre suffisant de travailleurs pour ouvrir. Mais c’est faux, ils ont détourné la loi", dénonce-t-il.

Le personnel en colère

Delhaize contourne la loi en engageant des étudiants. "Les magasins doivent avoir minimum cinq employés pour ouvrir. Ils sont allés chercher deux étudiants et leur ont fait des contrats de trois jours pour ouvrir tout le week-end de Pâques", s’insurge Bertrand Delplanque.

Malgré l’intervention d’un huissier, les grévistes ont continué à mener leur action, mais plus loin de l’entrée du magasin. "Quand on a expliqué la situation aux clients, une grande partie a été solidaire", poursuit le représentant des travailleurs. Selon lui, les quelques clients qui ont quand même passé la porte de l’enseigne ont trouvé un magasin avec beaucoup de produits manquants.

Ça fait 22 ans que je suis dans le métier, et je n’ai jamais vu ça

Pour les travailleurs, c’est un nouveau coup dur. "Ça fait 22 ans que je suis dans le métier, et je n’ai jamais entendu ça. Ces derniers jours, le personnel était plutôt résigné. Avec cette annonce, il est à nouveau en colère", explique Bertrand Delplanque.

La prochaine réunion de conciliation est prévue le 18 avril. "Une date très lointaine", regrette-t-il. "Moi je tiendrai jusqu’au 18. Mais les travailleurs sont tellement dégoûtés qu’au final, ce sont eux qui décident qu’ils ne veulent plus travailler. Quand les magasins rouvriront, je ne sais pas comment ça va se passer."

Sur le même sujet (JT du 06/04/23) :

Delhaize : le Setca dépose plainte pour non-respect de la loi Renault (T. De Brouckère - 06/04/2023)

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