La situation des droits humains en Biélorussie liée à la crise politique après la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko s’est encore détériorée, selon l’ONU. Désormais, près de 1300 personnes sont détenues pour des raisons qui semblent politiques.
Ce chiffre a augmenté de plusieurs centaines en six mois. Les prisonniers vont d’opposants à des manifestants en passant par des défenseurs des droits humains ou des syndicalistes, a affirmé la Haute commissaire provisoire Nada al-Nashif.
En deux ans, quelque 370 ONG ont décidé de fermer en raison des intimidations des autorités. Plus de 630 ont été dissoutes par le gouvernement ou le seront prochainement, affirme la Haute commissaire provisoire. Plus de 11.000 affaires pour extrémisme ont été ouvertes depuis août 2020, avec des peines parfois de plusieurs années d’emprisonnement. La Haute commissaire est préoccupée par la légalité de ces dispositifs.
De même, les procès ne sont pas équitables. Mme al-Nashif s’inquiète d’une détérioration supplémentaire depuis qu’il est possible de condamner des personnes qui ont fui le pays sans qu’elles soient présentes. Autre problème, des dizaines de personnes font face à des accusations qui pourraient leur valoir la peine capitale.
Des intimidations visent également ceux qui tentent de lutter contre l’impunité face aux nombreux cas de torture présumés. Mme al-Nashif s’inquiète du projet de loi visant à révoquer le protocole additionnel au Pacte international sur les droits civils et politiques qui empêcherait les Bélarusses de porter plainte auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU.
Selon l’ONU, au moins 37.000 personnes ont été détenues de mai 2020 à mai 2021 en lien avec la présidentielle controversée d’août 2020.