La Syrie reste une zone de guerre. Or, les dégâts ont lieu dans des zones contrôlées par différentes forces politiques : par le gouvernement syrien, par les groupes opposés au gouvernement (comme la zone d’Idlib), par des groupes armés turcs soutenus par la Turquie, par les forces démocratiques syriennes sous direction kurde.
On peut déjà s’inquiéter de la coordination de l’aide aux victimes, d’autant que ce sont aussi des zones très densément peuplées, à l’image de la ville de Sarmada, où les Casques Blancs syriens (organisation humanitaire de protection civile financée par des pays occidentaux) s’activent dans les décombres.
En 10 ans, la densité d’une ville comme Sarmada, en zone tenue par l’opposition syrienne, a explosé, avec beaucoup de déplacés internes qui se sont installés dans des camps informels, des habitations de fortune.
Dans la région, il y a aussi les réfugiés qui rentrent de Turquie : à Sarmada, certains camps sont organisés ou soutenus par le Croissant Rouge turc. Au camp de Kammouneh, tout proche, la Turquie a fait construire des préfabriqués, des maisons pour les réfugiés, dont ils ont reçu les clés au mois de mai dernier.
Le président turc Erdogan a annoncé qu’il comptait construire 100.000 de ces logements sur le territoire syrien, avec une idée en tête : celle de renvoyer un million de réfugiés syriens installés en Turquie, vers leur pays.
Au début de la guerre, la Turquie a d’abord accueilli de nombreux Syriens. Ils sont aujourd’hui 3,6 millions sur le sol turc, dont une majorité avec un statut de protection temporaire. Mais la situation est de plus en plus complexe.
Le président turc a donc décidé de renvoyer chez eux ces milliers de réfugiés syriens, lui qui avait longtemps été le soutien aux rebelles qui voulaient renverser le président, Bachar-El-Assad.
Il y a quelques mois, il a donc fait un virage à 180 degrés. Il a annoncé vouloir reprendre le dialogue avec le régime de Damas et Bachar-El-Assad.