C'est de plus en plus probable suite à une audience de la cour de cassation mercredi. L'avocat général de cette cour chargée d'examiner les vices de procédure a plaidé pour le renvoi devant le tribunal correctionnel des huit prévenues.
Cette affaire remonte à 2008. Une princesse des Émirats arabes unis et ses sept filles sont accusées de traite des êtres humains. Elles occupent à l'époque tout un étage du prestigieux hôtel Conrad, l'actuel Steigenberger.
À leur service, une vingtaine de femmes de différentes nationalités vivent dans des conditions proches de l'esclavage. Elles travaillent jour et nuit, pour un salaire de misère et dorment à même le sol. Une de ces femmes parviendra finalement à s'enfuir, déclenchant une enquête judiciaire.
Les huit prévenues sont renvoyées devant le tribunal correctionnel une première fois en 2012, une seconde fois en 2014, mais elles n'ont toujours pas été jugées. C'est que par deux fois, elles ont introduit un recours devant la cour de cassation.
Les avocats de la défense contestent en fait la manière dont les policiers ont procédé. À l'époque, la police pénètre dans l'hôtel avec seulement l'autorisation du patron. Or, s'agissant d'un cas de traite d’êtres humains, un mandat de perquisition aurait, semble-t-il, été nécessaire.
Toute la question est de savoir si le procès peut tout de même se tenir en respectant les droits de la défense.
Mercredi, l'avocat général de la cour a dit que "oui". Il a plaidé pour un rejet du pourvoi et le renvoi des 8 prévenues en correctionnelle. Reste à voir s'il sera suivi par les magistrats de la cour de cassation, ce qui est fréquent. L'arrêt doit être rendu le 23 septembre.
