Week-end Première

Sciences : connaissez-vous les Nobels de l’improbable ?

Par RTBF La Première via

La science peut parfois être très drôle. Il existe par exemple des prix qui récompensent les études scientifiques dont les sujets sont les plus incongrus. Ce sont 'les Nobels de l’improbable', ou 'Ig Nobels'. Le physicien Pasquale Nardone a relevé pour nous quelques exemples parmi la 32e édition qui a eu lieu dernièrement à l’université de Harvard.

'Les Ig Nobels' ont été créés en 1991 par Marc Abrahams, dans la revue Les annales des recherches improbablesLe comité sélectionne des articles qui font à la fois rire et réfléchir. Soit en posant une question très sérieuse sur un sujet qui semble farfelu. Soit en posant une question un peu comique sur des sujets très sérieuxDix prix, remis par de vrais lauréats de Prix Nobel, ont été attribués lors de cette 32e édition, qui s’est tenue le 15 septembre. En voici quelques exemples.

© Improbable Research/Youtube

Prix Ig Nobel en cardiologie appliquée

Le 1er prix a été remis en cardiologie appliquée, pour une publication dans la très sérieuse revue Nature, section Human Behaviour (comportement humain). Le premier auteur s’appelle Prochazkova, de l’unité de psychologie de l’Université de Leiden, aux Pays-Bas.

Ces chercheurs ont organisé des blind dates sur 140 couples pour mesurer une série de paramètres physiologiques, tels que la température corporelle, la position des yeux, le rythme cardiaque… lors de ces rencontres entre personnes qui ne se connaissent pas.

Ils ont pu constater que, lors d’un match réciproque, c’est-à-dire lorsqu’il y a une attirance mutuelle, le rythme cardiaque se synchronise. Le prix a été remis par Eric Maskin, Prix Nobel d’économie en 2007.

Prix Ig Nobel en littérature

Le 2e exemple concerne le Prix Ig Nobel en littérature. Il a été attribué à Eric Martinez, qui travaille au MIT, pour son article publié dans la revue Cognition. Avec son équipe, il a étudié la littérature des contrats en anglais. Il a analysé de façon statistique un corpus de 184 types de contrats différents et plus de 10 millions de mots. Il a ainsi pu montrer que les contrats sont de fait incompréhensibles et surtout écrits expressément pour être incompréhensibles.

Les chercheurs ont remarqué qu’on a systématiquement recours, pour ces contrats, à tout un jargon inutile, non compréhensible par le profane. On appelle cela des mots à très basse fréquence. On utilise par ailleurs des voix passives en conjugaison, qui rendent la lecture beaucoup plus complexe. Enfin, des structures apparaissent au milieu du contrat, qui ne peuvent être comprises que si on a lu le contrat jusqu’au bout.

Prix Ig Nobel en biologie

Le Prix Ig Nobel de biologie a été remis à des chercheurs de Sao Paulo, pour un article publié dans Integrative Zoology, sur l’autotomie. On parle d’autotomie lorsque certains animaux perdent une partie de leur corps quand c’est nécessaire, pour se dégager quand ils sont attrapés par un prédateur, par exemple. C’est le cas du lézard et du léopard qui perdent leur queue.

Les chercheurs ont étudié plus particulièrement le scorpion qui peut, lui aussi, perdre sa queue. Ils ont pu faire plusieurs constatations :

  • En perdant sa queue, le scorpion perd carrément 25% de sa masse.
  • Cette perte ne lui donne pas d’avantage en termes de vitesse.
  • En perdant son dard, il ne peut plus chasser.
  • Enfin, en perdant sa queue, il perd aussi une partie de son intestin, ce qui cause une mort lente, mais qui a l’avantage de lui donner le temps de se reproduire avant de mourir.
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