Week-end Première

Science : des implants cérébraux pour soigner nos maladies. Est-ce possible ?

© Getty

Des singes qui jouent aux jeux vidéo, des personnes paraplégiques qui les défient par la pensée, des stars du rap qui décident de se faire implanter des électrodes dans le cerveau. Science-fiction ou réalité ? Les explications de Pasquale Nardone.

Mieux connaître nos neurones

Nous avons entre 66 et 100 milliards de neurones en interaction. Depuis de nombreuses années, on étudie ces interactions entre les neurones ainsi que les avantages que l’on pourrait en tirer.

Aujourd’hui, les chercheurs se posent ces questions. S’il est maintenant possible de capter, dans le cerveau, les informations qui correspondent aux mouvements musculaires, ne peut-on pas aller plus loin pour aider les personnes en difficulté.


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L’enjeu est de détecter ces signaux et de les transformer. L’idée de certains chercheurs est de savoir si ces informations captées pourront activer des machines ou des exosquelettes qui permettraient à ces gens de remarcher.

Dans le même ordre d’idées, les mêmes questions se posent à propos des personnes qui ont perdu l’usage de la parole. Aujourd’hui, on peut envisage capter les informations de l’individu qui " imagine " parler afin de commander des interfaces.

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Science-Fiction ? Non, une lente évolution

Ces études ne sont pas nouvelles. Déjà en 1963, on avait intégré des électrodes dans le cerveau d’un taureau. Les chercheurs avaient alors prouvé qu’on pouvait arrêter la course du taureau en agissant via des impulsions électriques.

Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est l’élargissement du spectre de recherche et des applications possibles.

Neuralink, une start-up fondée par Elon Musk, travaille sur ces problématiques. Ainsi, ils ont intégré plus de 2000 implants dans le cerveau d’un chimpanzé. Ce sont des électrodes minuscules qui mesurent entre 4 et 6 microns. L’idée était de les implanter de manière durable dans le cerveau sans qu’il y ait un rejet.


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Il s’appelle Pager, c’est un macaque de 9 ans. Il joue à Pong avec la pensée grâce à une interface neuronale implantée par Neuralink.

L’interface relève les données sur les liaisons neuronales liées aux mouvements de la main durant les parties afin de les prédire. Après avoir modélisé ces informations, les chercheurs ont tout simplement débranché le joystick de l’ordinateur. Le singe a continué à jouer avec celui-ci, et l’interface a réalisé les actions provenant de la pensée de Pager.

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Le chemin est encore long. En effet, ces implants fournissent des informations mais encore faut-il pouvoir les décoder. C’est, encore, une démarche très lourde. Toutes les 25 millisecondes plus de 2000 informations sont susceptibles d’être envoyées. Mais toutes ces données doivent être traitées en temps réel.


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Au-delà des défis technologiques se posent les questions d’éthique. Des humains paraplégiques peuvent déjà disposer de ce genre d’implants.

Selon Pasquale Nardone, la question est : ne risque-t-on pas d’aller trop loin. Le cerveau ne doit pas être une énorme machine que l’on sait manipuler. Mais la compréhension des mécanismes est essentielle. Elle a permis de créer la dialyse ou les implants cardiaques.

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