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Sauvons les ours des griffes de l’Homme : quels gestes peut-on adopter à notre échelle ?

© Giedrius Stakauskas / Getty Images/EyeEm

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Par François Saint-Amand

Le mois de février est consacré aux ours avec la Journée mondiale pour sauver les ours, qui précède de quelques jours celle de l’ours polaire, le 27 février. Dans ce cadre, découvrez ces gestes à adopter pour préserver à notre échelle les différentes espèces qui peuplent la Terre.

Peu de gens le savent en Europe mais depuis 2007 existe la journée mondiale pour sauver les ours, d’abord instaurée aux États-Unis. Cette journée est importante, au vu des dangers qui guettent de nombreux animaux sauvages à travers le monde. Nous entrons en effet déjà dans une sixième extinction de masse à cause des activités de l’Homme. Pour les experts comme Bruno David, Président du Museum national d’Histoire Naturelle, il est grand temps d’agir.

Dans le cas des ours, sur les huit espèces différentes identifiées, six sont menacées dont les pandas géants, les ours à lunettes ou les ours polaires en proie à une extinction complète d’ici 2100. Les ours bruns d’Europe et les ours noirs d’Amérique restent quant à eux en voie de disparition. Fonte des glaces liées au réchauffement climatique, déforestation, chasse et braconnage sont parmi les causes les plus nocives pour leur préservation.

Il est donc urgent d’intervenir pour arrêter ces maltraitances et extinctions, alors quelles solutions pouvons-nous adopter en tant que citoyens si les différents gouvernements ne prennent pas des décisions rapides à leur égard ?

Ne pas encourager l’adoption et le rapprochement avec les animaux sauvages

Cette première précaution paraît bien évidente mais pourtant l’AFP constatait en 2021 un regain d’intérêt des internautes pour l’adoption d’animaux sauvages suite aux incessantes vidéos sur les réseaux sociaux dont TikTok, mettant en scène de nombreux animaux sauvages qui deviennent de véritables stars sur le web.

Ces animaux influenceurs risquent d’encourager l’achat d’animaux sauvages pourtant interdit, une situation dénoncée par le journaliste et ardent défenseur de la cause animale Hugo Clément. Ces vidéos trompent aussi les internautes sur le caractère de prédateur de certains pour lesquels leur place est dans la nature et non en cage, loin de toute interaction avec les êtres humains.

L’exemple s’applique donc également aux ours : arrêtez d’adhérer ou de partager de telles vidéos sur les réseaux sociaux pour éviter de donner de mauvaises idées à d’autres.

On peut y proscrire aussi la prise de photos lors de randonnées expéditionnaires à la recherche de ces animaux, que ce soit en Europe ou ailleurs dans le monde.

Boycotter les zoos et cirques qui maltraitent les ours

Si certains parcs zoologiques réalisent des programmes de reproduction pour sauver les ours en voie de disparition, comme Pairi Daïza et ses pandas géants, d’autres adoptent une attitude sans scrupule sur leur condition.

Condamnez et boycottez la visite de zoos qui ne traitent pas correctement ces grosses boules de poils.

Cela a notamment été le cas en 2016 lorsque Pizza, considéré comme l’ours polaire "le plus triste du monde" enfermé dans un centre aquatique du GrandView Shopping Center de Guangzhou et matraqué par les incessants flashs des passants avait suscité l’indignation dans les différentes associations de la protection animale. Une pétition avait été lancée récolant plus de 400.000 signatures.

Sachez également que les animaux sauvages sont interdits dans les cirques en Belgique depuis 2013. Notre pays a été un des premiers à l’instaurer et a été suivi par une quinzaine d’autres dans l’UE. Pratique interdite dans diverses municipalités en France, la ministre de la transition écologique a annoncé la fin définitive de la détention d’animaux sauvages dans les cirques en septembre 2020. Cette décision n’est pas homogène ailleurs dans le monde et boycotter de tels cirques quand vous êtes à l’étranger favorisera peut-être l’arrêt de la maltraitance que ces animaux subissent au quotidien.

© Michal Zika / Getty Images / EyeEm

Ne pas nourrir les ours, ils doivent pouvoir chasser tous seuls

Si vous partez en randonnée dans les Pyrénées au Canada ou en Roumanie par exemple où certains ours bruns subsistent, évitez d’abandonner ou de livrer de la nourriture qui ne convient pas à leur régime alimentaire.

D’après Frank Ritcey de l’organisme Wildsafe BC interrogé en 2015 après que des promeneurs ont donné à manger à des ours au Canada, s’il est compréhensif d’être parfois étonné de voir des ours amincis il ne faut toutefois pas leur donner de la nourriture quelle qu’elle soit. Il est normal qu’après leur hibernation, durant laquelle ils n’ont pas mangé, ils semblent moins forts physiquement.

"Lorsque les gens bien intentionnés s’arrêtent pour donner à manger à l’ours, ils mettent des vies animales et humaines en danger. Une fois que l’ours associe la nourriture aux véhicules, il va s’en approcher régulièrement, à la recherche de son prochain repas" explique-t-il, ajoutant que si l’ours s’habitue à recevoir de la nourriture directement des randonneurs il deviendra plus agressif et les gardiens seront contraints de les abattre. Cette pratique est même interdite en Colombie-Britannique.

© Johnny Johnson / Getty Images

Soutenir les associations spécialisées

Le meilleur moyen pour nous de préserver les ursidés qui sont menacés par l’activité humaine est d’aider financièrement ou bénévolement les associations de terrain qui comptent des naturalistes et autres experts sur les ours. Vous pouvez soutenir l’association Agir pour le Vivant et les Espèces Sauvages, en achetant leurs bracelets éthiques et solidaires sur Bearz.org par exemple. L’Association pour la Protection des Animaux Sauvages, ou d’autres plus spécifiques dans la préservation de l’une ou l’autre espèce comme Pôles Actions qui milite pour la sauvegarde de l’ours polaire, méritent aussi notre attention.

Une façon originale et directe d’agir sans éprouver de grandes difficultés est aussi d’adopter symboliquement un animal pour WWF dès 12€ par mois. Il vous est notamment possible de le faire pour l’ours brun ou le panda géant. Cet argent servira à sauvegarder les réserves naturelles et former les éco-gardes, collaborer avec les populations locales pour éviter les conflits avec les animaux, assurer l’alimentation des espèces, soutenir le travail de WWF de sauvegarde de la nature dans le monde indique l’organisation sur son site web.

Signez aussi les différentes pétitions qui fourmillent sur internet. L’association internationale Four Paws en propose par exemple actuellement contre la chasse illimitée des ours en Roumanie, ceux-ci étant fort présents dans les Carpates, ou contre le prélèvement de la bile d’ours noirs au Viêt-Nam, un remède de médecine traditionnelle asiatique pour lequel les fermiers mettent ces derniers en cage.

Agissez sur votre propre empreinte écologique

Enfin, last but not least : luttez contre le changement climatique en diminuant votre empreinte écologique reste le meilleur geste salvateur pour les ursidés et leur habitat.

Consommez local, évitez le gaspillage, réduisez votre consommation de viande et de poisson, arrêtez de jeter tout ce que vous utilisez, achetez en seconde main, optez pour les transports en commun, évitez la surconsommation d’eau et d’énergie, privilégiez les produits recyclés et les astuces naturelles plutôt que des produits chimiques,… voilà autant de gestes à adopter pour diminuer l’impact des changements climatiques qui influent sur l’habitat naturel des ours.

En février et tout le reste de l’année, œuvrons pour sauver la peau des ours avant que ceux-ci ne soient tués par l’Homme.

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