C’est donc une tendance qui se généralise. Télécoms, livraisons, magasins, agence de voyages, coiffeur, resto, tout le monde aujourd’hui veut connaître votre avis, vous le consommateur qui reviendra (ou pas) dans ce magasin, qui refera appel (ou pas) à cette société de services. "Les enquêtes de satisfaction sont vraiment un formidable outil de mesure pour l’entreprise puisque cet outil leur permet vraiment d’évaluer et de piloter la santé de leur entreprise en continu et en temps réel, observe Cécile Delcourt. En fait, la satisfaction, c’est un indicateur clé parce qu’elle prédit différents comportements chez le client, comme la confiance, l’engagement, la fidélité, etc. Et la fidélité des clients s’exprime notamment par le bouche à oreille, les intentions d’achat, la sensibilité aux prix, etc.
L’idée, c’est vraiment de maîtriser le feedback négatif des clients en les invitant à introduire leur plainte auprès de l’entreprise elle-même, et non pas diffuser du feedback négatif sur les réseaux sociaux.
Ce qui intéresse l’entreprise, ce n’est pas la masse des indifférents qui ne répondent pas. Ce qu’elle désire, c’est un peu ceux qui sont enthousiastes et le disent, mais ce sont surtout les râleurs que les entreprises veulent capter, pour maîtriser une éventuelle mauvaise humeur des clients.
Dans un environnement où les réseaux sociaux sont devenus le centre de l’expression publique, l’emballement de commentaires négatifs peut rapidement nuire à une réputation. "Ce que cherche vraiment l’entreprise en envoyant un questionnaire d’évaluation au client, c’est de récolter son feedback, d’identifier des problèmes mineurs, mais aussi et surtout d’identifier et de corriger d’autres problèmes majeurs et donc de récolter les plaintes, confirme Cécile Delcourt. Ce qu’elles veulent, ces entreprises, c’est que le client se plaigne en interne, directement auprès de l’entreprise, et non pas en externe auprès d’un grand nombre de clients potentiels, notamment en diffusant des commentaires extrêmement négatifs sur les réseaux sociaux.
L’enquête de satisfaction devient donc pour l’entreprise une façon de contrôler son image, de maîtriser le feedback négatif.
Le client, après s’être remémoré des souvenirs positifs, va dépenser entre 8 et 33% de plus par rapport à un client qui n’aurait pas été invité à se remémorer ces moments positifs avec l’entreprise.
La façon de poser les questions peut aussi avoir son importance et même influencer le comportement du consommateur. "Par exemple, détaille Cécile Delcourt, c’est d’inviter le client à se remémorer les événements positifs durant l’expérience de service qu’il vient d’avoir. Et on constate en fait, selon les études, que le client, après s’être remémoré ces souvenirs positifs, va dépenser ultérieurement entre 8% et 33% de plus, par rapport à un client qui n’aurait pas été invité à se remémorer ces moments positifs avec l’entreprise."