Un couple et deux enfants ont été retrouvés morts jeudi soir dans leur maison de Petit-Roeulx, dans l'entité de Braine-Le-Comte. Alors que le Parquet de Mons n'a toujours pas commenté les faits, la Secrétaire d’État Sarah Schlitz a réagi dans un communiqué en évoquant un féminicide et un infanticide. Elle a convoqué une réunion d'urgence avec les ministres de l'Intérieur et de la Justice.
Déjà 8 féminicides et 6 infanticides en 2021
La juge d'instruction en charge de l'affaire ne souhaite communiquer à ce stade de l'enquête. Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l'Égalité des genres, à l'Égalité des chances et à la Diversité, s'est quant à elle exprimée sur le dossier dans un communiqué. "C'est avec énormément de tristesse et de colère que j'ai appris ce vendredi le meurtre de Cindy et de ses deux enfants, Brandon (5 ans) et Emelyne (8 ans), par son compagnon", a réagi Sarah Schlitz.
"En 2021, il y a déjà eu 8 féminicides et 6 infanticides à la date du 19 mars, ce qui correspond à une moyenne plus de deux fois supérieure aux années précédentes." Fin 2020 déjà, quatre féminicides avaient eu lieu en dix jours, lors de la seconde vague de l'épidémie dans le pays en novembre.
"C'est alarmant. Le contexte de la pandémie n'y est pas étranger, plusieurs études ayant montré que les mesures de lutte contre le Covid-19, telles que le confinement, la fermeture des écoles ou le couvre-feu, ont fortement aggravé la violence au sein des foyers." Partout dans le monde, les violences intrafamiliales et envers les femmes a augmenté, flambé, voire explosé dans certains pays, suite à la crise sanitaire et la mise en place de confinements.
Une crise sanitaire qui aggrave les violences intrafamiliales et envers les femmes
La Belgique n'est pas épargnée : des signaux d'alarme avaient déjà été donné lors du premier confinement par les associations de lutte contre les violences conjugales et familiales, et que le nombre d'appels d'urgence de femmes victimes de violence avait augmenté de 60% en Europe. Plus récemment, une étude liégeoise a confirmé ce triste constat : la violence au sein des couples est plus forte lors des confinements.
►►► Augmentation des violences intrafamiliales durant le confinement
La secrétaire d’État a, par ailleurs, précisé que, "dans son accord, le gouvernement Vivaldi a fait de la lutte contre les violences à l'égard des femmes et des enfants une priorité, en se basant sur les lignes directrices de la Convention d'Istanbul." Dans notre pays, il n'existe toujours pas de recensement officiel des violences faites aux femmes, alors que c'est une obligation de la Convention d'Istanbul, un traité international dont le but est "de protéger les femmes contre toutes les formes de violence, et de prévenir, poursuivre et éliminer la violence à l’égard des femmes et la violence domestique".
Sarah Schlitz a invité ses collègues ministres de l'Intérieur et de la Justice à une réunion d'urgence qui doit se tenir mardi matin afin de faire le point sur la situation et d'envisager de nouvelles mesures d'urgence.