Sciences et Techno

Santé : grâce à une avancée sur les cellules souches, une troisième personne serait guérie du Sida dans le monde

Image d’illustration

© Tous droits réservés

Une nouvelle encourageante sur le front d’une autre épidémie qui touche la planète depuis quelques dizaines d’années a été rapportée par nos confrères de Radio Canada ce mardi.

Une New-Yorkaise serait devenue la troisième personne (et la première femme) à guérir du VIH/sida à travers le monde grâce à une nouvelle technique de greffe de cellules souches provenant de sang de cordon ombilical. Des médias américains, qui assistent à la Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes, qui se tient virtuellement à partir de Denver, au Colorado ont rapporté les conclusions d’une étude menée par des chercheurs du New York-Presbyterian Weill Cornell Medical Center à ce sujet.

La personne guérie, surnommée "la patiente de New York", a reçu un diagnostic de séropositivité en 2013 et de leucémie en 2017. Elle serait d’âge moyen et a choisi de rester anonyme.

Pour traiter son cancer, elle a reçu du sang de cordon provenant d’un donneur partiellement compatible, au lieu de la pratique habituelle qui consiste à trouver un donneur de moelle osseuse d’origine ethnique similaire à celle du patient. Cette donnée est particulièrement importante dans ce cas précis, puisque la femme est d’origine raciale mixte.

Image d’illustration
Image d’illustration © Getty

Troisième mondiale

C’est en 2008 que, pour la première fois, un homme avait été déclaré guéri du VIH (ou virus du Sida). Il s’agissait d’un américain également, surnommé lui "le patient de Berlin". En 1995, il vivait à Berlin quand il a appris qu’il avait été contaminé par le virus. Puis en 2006, il a été diagnostiqué d’une leucémie.

Pour le soigner de la leucémie, son médecin, à l’université de Berlin, a eu recours à une greffe de cellules souches d’un donneur qui avait une mutation génétique rare lui conférant une résistance naturelle au VIH, dans l’espoir que la greffe soigne les deux maladies. Il fallut deux greffes, des opérations lourdes et dangereuses, mais la chose fut utile : en 2008, l’homme – Timothy Ray Brown- a été déclaré guéri des deux maladies. Il y a un peu moins de deux ans, il est décédé d’un cancer à 54 ans. "Timothy ne meurt pas du VIH, que les choses soient claires", avait déclaré son compagnon. A la même époque, c’est un deuxième homme, dit "le patient de Londres", qui lui aussi, avait subi une greffe de moelle osseuse pour traiter un cancer, qui a été déclaré guéri du VIH (il avait été annoncé en rémission dès 2019).

Sujet et explications en plateau dans notre JT de mars 2019 :

Un deuxième patient atteint du VIH en rémission

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Le sang de cordon est beaucoup plus facile à obtenir que les cellules souches adultes utilisées dans les greffes de moelle osseuse. De plus, le donneur ne doit pas être aussi étroitement compatible avec le receveur, une réalité qui permet d’espérer le traitement de dizaines de personnes atteintes à la fois du VIH et du cancer. Mais la prudence reste de mise, comme le déclaraient des spécialistes en 2020.

Notons aussi qu’à la fin de l’année 2021, un cas extrêmement rare de guérison sans traitement avait été rapporté, comme le soulignait France Culture. Il s’agit d’une femme vivant en Argentine.

La lutte continue

Environ 37,7 millions de personnes vivraient avec le virus du Sida sur la planète. Pas moins de 1,5 million de nouveaux cas ont été diagnostiqués rien qu’en 2020. Selon des chiffres de 2018, une adolescente de 15 à 19 ans est infectée toutes les trois minutes dans le monde. Seules 62% des personnes infectées bénéficieraient d’une trithérapie.

Bien que des traitements soient maintenant disponibles pour contrer la maladie, le dépistage reste primordial, comme le répètent des organismes comme Sciensano et la Plateforme prévention sida.

Extrait d'"On n’est pas des pigeons" du 15 mars 2021

Un variant virulent

Toujours en ce qui concerne la maladie, des chercheurs ont récemment identifié un variant du VIH très virulent ayant commencé à circuler aux Pays-Bas dans les années 1990, une découverte scientifique rare qui ne doit pour autant pas être source de panique, assurent-ils. Le variant s’est développé à la fin des années 1980 et dans les années 1990, et s’est transmis plus rapidement dans les années 2000. Probablement grâce aux efforts des Pays-Bas pour lutter contre la maladie

Car ce variant – qui est, notons-le bien, en déclin depuis 2010 - répond en effet aux traitements existants. "Il n’y a pas de raison de s’alarmer", a assuré à l’AFP Chris Wymant, chercheur en épidémiologie à l’Université d’Oxford et auteur principal de cette étude, publiée dans la revue Science.

Mais cette découverte pourrait aider à mieux comprendre comment le virus du VIH, à l’origine de la maladie du sida, attaque les cellules.

Ces travaux démontrent également qu’un virus peut bien évoluer pour devenir plus virulent - une hypothèse scientifique très étudiée en théorie, mais dont il n’existait jusqu’alors que peu d’exemples. Le variant Delta du coronavirus en a récemment été un autre…

Au total, les chercheurs ont trouvé 109 personnes infectées par ce variant, dont seulement quatre en dehors des Pays-Bas (en Belgique et en Suisse). La majorité était des hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, d’un âge similaire aux personnes infectées par le virus en général.

Il a été nommé "variant VB", pour "variant virulent du sous-type B" - le sous-type le plus répandu en Europe. Le virus du VIH est en constante évolution, de telle sorte que chaque personne infectée en présente une version légèrement différente, ce qui n’a la plupart du temps pas d’importance.

Mais le variant découvert comporte, lui, plus de 500 mutations.

Inscrivez-vous à la newsletter Tendance

Mode, beauté, recettes, trucs et astuces au menu de la newsletter hebdomadaire du site Tendance de la RTBF.

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous