Le Clasico - le seul, l'unique -, c'est dimanche à 16h15. Pour la première fois en quinze ans, il se disputera sans Lionel Messi. Le sextuple Ballon d'Or a trouvé refuge au PSG après un épisode de cirque qui fera date, et il laisse derrière lui une Liga orpheline de sa dernière star extra-terrestre. Est-ce à dire que le. Barça - Real, longtemps considéré comme le meilleur match de l'année, va perdre de son sel dès dimanche au Camp Nou ? Non, car la rivalité demeure et les deux clubs ont vu l'Atlético de Madrid leur souffler le titre pour la deuxième fois en dix sept ans. Il s'agit d'assommer l'adversaire pour marquer un premier coup dans cette saison 2021-2022.
Il y eut une vie avant Messi et Ronaldo
On a tendance à l'oublier, tant il faut remonter loin dans la boîte à souvenirs, mais des Clasico mythiques ont existé bien avant Messi et Ronaldo. La rivalité trouve ses racines dans la rivalité entre la Catalogne et la capitale; et dans les implications politiques qui en découlent. Les joueurs qui ont transité d'une formation à l'autre demeurent des traitres pour les supporters laissés-pour-compte. En 2003, Luis Figo, passé du Nou Camp à Santiago Bernabéu, en avait fait les frais. Au moment de tirer un corner, il avait évité de peu une tête de cochon lancée des tribunes. Deux ans plus tard, Samuel Eto'o, pourtant passé par le Real Madrid dans sa jeunesse, avait eu des mots peu élégants vis-à-vis de son ancien club. Le pinacle de cette rivalité a évidemment été personnifié par le duo Ronaldo-Messi, portés par des entraîneurs emblématiques (Pep Guardiola / José Mourinho) et des lieutenants jamais loin de la bavure (Sergio Ramos, Pepe, Sergio Busquets, Gerard Piqué). Mais rien ne dit que le ton va baisser avec le départ de Lionel Messi. Au contraire, les deux formations se toisent encore. Et elles continuent d'entretenir leurs images de mondes antagonistes qui s'entrechoquent, au moins deux fois par an.
Une couronne à récupérer
La saison dernière a été un long calvaire pour le Barça. Il s'est achevé par le départ inéluctable de Messi qui a laissé tout le petit monde blaugrana orphelin. Mais des cendres laissées par l'Argentin sont nés les germes du Barça de demain. Et celui-là sera emmené par Fati (18 ans) Pedri (18 ans) et Gavi (17 ans), sous l'égide d'un Frenkie de Jong manifestement héritier du guardiolisme. En face, le Real Madrid se repose sur les épaules d'un Karim Benzema "pas loin du Ballon d'Or" malgré une saison blanche en termes de trophées. Sans l'appui régulier d'Eden Hazard, le Français a trouvé en Vinicius Junior un vrai comparse pour alimenter le marquoir des Merengues. La Casa Blanca doit encore trouver sa nouvelle assise défensive, le duo Varane - Ramos ayant déguerpi durant l'été, mais Benzema a prouvé qu'il pouvait sortir le Real de n'importe quelle situation difficile. Et en cas de nouveau récital face à l'ennemi juré, le Ballon d'or pourrait peut-être un peu se rapprocher. Lui aussi est indissociable de l'histoire du Clasico. Et un match où l'on parle de Ballon d'Or en toile de fond n'est jamais un match comme un autre.