La direction de Brussels Airlines a annoncé mardi qu'un quart des emplois seraient bientôt supprimés. Cette annonce ne constitue pas vraiment une surprise, parce que Brussels Airlines travaillait depuis des mois à un plan de départs volontaires. Mais cela va désormais beaucoup plus loin car entre temps il y a eu la crise sanitaire, le confinement et les avions cloués au sol, comme l'a expliqué Dieter Vranckx, le patron de Brussels Airlines : "Il était déjà clair pour Brussels Airlines que nous devions restructurer avant la crise du coronavirus. La combinaison de notre faible structure avant la crise, la faillite de Thomas Cook et la crise corona aujourd’hui nous ont mis le dos au mur et ont mené à la situation que nous connaissons aujourd’hui".
Brussels Airlines dit perdre un million d’euros par jour. C'est intenable évidemment, d’où ce plan social très lourd ; un millier d’emplois supprimés sur un peu plus de 4000, une flotte d’avions réduite à 38 avions au lieu de 54, un tiers de moins donc, avec l’espoir tout de même d’un retour à la rentabilité, mais ce sera pour plus tard, toujours selon Dieter Vranckx : "Le plan qu’on a mis en place compte sur une profitabilité à partir de l’année 2022 pour pouvoir à nouveau profiter d’une croissance dans le marché à partir de l’année 2023".
►►► À lire aussi : Toutes les infos sur le coronavirus
Pour autant, on ne peut pas dire que Brussels Airlines souffre plus que les autres compagnies aériennes en Europe ou dans le monde. D’autres compagnies ont prévu de supprimer un tiers de l’emploi. C’est par exemple le cas de British Airways. C’est vraiment toute l’industrie du transport aérien dans le monde qui est touchée, les grandes compagnies comme les petites. 90% des avions sont cloués au sol de par le monde, c’est absolument phénoménal. Pour le directeur général de l’Association internationale du transport aérien, l’IATA, Alexandre de Juniac, "c’est une crise sans précédent par son ampleur. Les chiffres que nous avons estimés sur l’impact de la crise, c’est que le secteur perdrait au moins 320 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur l’année 2020, c’est-à-dire en gros la moitié de son chiffre d’affaires. Et à mon avis, ça va être au moins ça. Deuxièmement, que nous allions brûler en trésorerie, en cash, 61 milliards de dollars juste sur le deuxième trimestre 2020. Si on compare aux crises précédentes, c’est beaucoup plus important que September 11, c’est plus important que la crise financière de 2008, c’est plus important que le SARS, que le H1N1, etc. C’est donc vraiment sans précédent pour nous depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale en gros".
L’IATA estime même que sans une intervention des États concernés (et il y a des dizaines d’États concernés par les compagnies aériennes, dont beaucoup restent encore nationales) la moitié de ces compagnies aériennes dans le monde pourraient tomber rapidement en faillite dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois.