Sciences et Techno

Sans contact : les hologrammes actifs débarquent dans notre quotidien

Bouton Stop holographique actif dans un autobus

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Ce sont des images virtuelles qui remplacent des boutons tactiles. Une aubaine dans le contexte du Covid-19 et des nouveaux impératifs d’hygiène dans les lieux publics. Et si ces hologrammes s’invitaient partout dans notre quotidien ? 

On a remplacé un bouton mécanique par un bouton virtuel. C'est le même fonctionnement, cela a la même forme et la même utilité. On a créé un bouton qui n’existe pas, mais qui fonctionne !

C’est déjà le cas dans les bus de Saint-Quentin-en-Yvelines en grande banlieue de Paris. Dans ces véhicules, on approche le doigt d’une image virtuelle en forme de bouton “stop”, et c’est ainsi, sans rien toucher, qu’on demande l’arrêt.

"On a remplacé un bouton mécanique par un bouton virtuel. C'est le même fonctionnement, cela a la même forme et la même utilité. On a créé un bouton qui n’existe pas, mais qui fonctionne !”, s'amuse Marc Zérad, président de MZ Technologies, qui a breveté le concept en partenariat avec la compagnie de transports RATP Cap Ile-de-France.

L’aventure a commencé en plein confinement. Les équipes de la compagnie de transport sont alors confrontées à un défi majeur : comment donner confiance aux usagers des transports en commun dans le contexte du Covid-19 ? Marc Zérad et son frère Jonathan, docteur en physique, sont en train de plancher sur les hologrammes et le sans contact. "On a foncé. Le Covid-19 impliquait d’investir sur les innovations," explique Marta Sasso, responsable innovation RATP Cap Ile de France. "Dans le cas du bouton holographique, l’usage est tellement simple et intuitif que l’habitude a été prise très rapidement par nos voyageurs. 95% de nos voyageurs sont satisfaits de ces nouveaux boutons.”

Les hologrammes rendus "actifs"

Les tous premiers boutons ont été réalisés de façon artisanale, avec une imprimante 3D. "Pour fabriquer notre hologramme, on utilise des miroirs, explique Jonathan Zérad. On va projeter une image dans notre canon avec un écran LCD sur ces miroirs-là. Et ces miroirs reflètent une image un peu plus loin dans l’espace. L’image qui est projetée est appelée généralement image-fantôme.” La vraie percée technologique est d’avoir fabriqué un hologramme actif : une image virtuelle qui, par une interaction humaine, actionne électroniquement un appareil. 

Un holokiosk en action. Pas besoin de toucher l'écran, le doigt est détecté bien avant
Un holokiosk en action. Pas besoin de toucher l'écran, le doigt est détecté bien avant © Tous droits réservés

Dans le contexte du coronavirus, cette technologie sans contact trouve des centaines d’applications qui vont très vite arriver dans notre quotidien. De même, des boutons d’ascenseur sont en test dans plusieurs hôpitaux de Paris, des commandes de machine à café sans contact sont en phase industrielle, et des "kiosques" qui doivent changer notre vie dans les gares, ports et aéroports d’ici quelques mois.

Un holokiosk
Un holokiosk © Tous droits réservés

L’avantage, c’est qu’on vient juste ajouter la technologie à un équipement qui existe déjà, sans le remplacer

Nous avons pu entrer à l’imprimerie nationale française (IN Groupe), pour tester les premiers prototypes de ces machines qui vont permettre de retirer des billets ou de scanner des passeports sans aucun contact. “Je m’approche et automatiquement, la machine détecte mon doigt. Ici par exemple, je dois renseigner un numéro de téléphone : j’utilise le clavier qui ici est entièrement virtuel, holographique”, détaille Pascal Janer, vice-président des ventes Europe chez IN Groupe.

Pascal Janer, Vice-président des ventes Europe chez IN Groupe, devant le prototype de l'holokiosk
Pascal Janer, Vice-président des ventes Europe chez IN Groupe, devant le prototype de l'holokiosk © Tous droits réservés

C’est une première mondiale, qui trouve un intérêt immédiat pour les États européens en termes de contrôles aux frontières, pour les infrastructures de transport, mais aussi des grandes chaînes de restauration où la commande se fait aussi sur des kiosques.  

“L’avantage, c’est qu’on vient juste ajouter la technologie à un équipement qui existe déjà, sans le remplacer," explique Pascal Janer. "On a des coûts d’investissement qui sont très réduits pour une fonctionnalité qui est très intéressante, puisqu’on apporte du sans contact alors qu’il n’y en avait pas avant, et on économise les problématiques de nettoyage ou d’obsolescence de ces équipements.” 

Pour Jonathan Zérad, ce sont les prémices des technologies qui façonneront le monde de demain. L’étape déjà franchie aujourd’hui, c’est que tous les sens peuvent être investis dans le virtuel, y compris le toucher. 

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