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Sans-abrisme à Namur : Plus de 1000 personnes sont concernées

Le 28 octobre, il y avait 1146 personnes sans-abri à Namur (photo prétexte)

© CHARLY TRIBALLEAU – AFP

La Fondation Roi Baudouin publie aujourd’hui les résultats d’un grand recensement du sans-abrisme, réalisé dans plusieurs villes du pays, avec le concours de chercheurs de l’UCLouvain et de la KU Leuven.

Un recensement a notamment eu lieu, le 28 octobre dernier, sur l’ensemble du territoire de la Ville de Namur. Le Relais social namurois s’est occupé du comptage en rue, tandis que 40 organisations locales, comme le CPAS ou des maisons médicales, remplissaient des questionnaires. Résultat : A Namur, 874 adultes étaient en situation de sans-abrisme. En les interrogeant, les enquêteurs ont également pu estimer que 272 enfants les accompagnaient, ce qui porte le nombre total de personnes sans abri à 1146 ce jour-là.

Situations variées

"La force de cette étude est de nous montrer une diversité de profils, explique Bruno Adam, chargé de recherche au Relais social urbain namurois, qui a coordonné le travail sur le terrain. Plusieurs catégories de personnes sans abri sont dans une situation d’invisibilité, dont cette étude les sort." Et pour cause : l’étude utilise la catégorisation Ethos Light, qui applique plusieurs sous-catégories au sans-abrisme. Dans l’enquête publiée aujourd’hui, une personne sans logement n’est pas nécessairement une personne qui vit dans la rue (9.9% "seulement" des sans-abri namurois), mais aussi une personne qui vit dans un squat, une tente ou un garage (10.6%), qui reste dans une institution, comme une prison ou un centre de santé mental, parce qu’elle n’a nulle part d’autre où aller (10.3%), ou encore qui dort temporairement chez un ami ou des parents faute de logement personnel (33.2%). Cette dernière catégorie est d’ailleurs la plus importante à Namur. Comme c’est le premier recensement de ce type pour la capitale wallonne, on ne peut pas se reposer dessus pour conclure à une augmentation du phénomène. "Les récoltes de données que nous réalisons nous-mêmes sur le terrain, avec nos partenaires, montrent qu’on oscille en 600 et 1300 personnes en situation de grande précarité à Namur, explique toutefois Bruno Adam. Et, sur base de nos chiffres, on observe bien une augmentation du nombre de personne en situation de sans-abrisme. "

Affiner la stratégie communale

On le sait, la Ville de Namur et le Relais social urbain namurois, qui la conseillent dans sa stratégie de lutte contre la précarité, visent la fin du sans-abrisme pour 2030. Ils veulent y arriver en augmentant le nombre de logements disponibles, notamment via la création de logements publics et le développement du "Housing first". Une réflexion sur le rôle de l’abri de nuit doit également être lancée, dans la foulée du décès d’un sans-abri qui refusait de s’y rendre en janvier dernier. Le décès, ce mardi 16 mars, d’une autre personne sans logement, à Jambes, de cause naturelle, ravive un sentiment d’urgence chez les acteurs sociaux. Le dénombrement de la Fondation Roi Baudouin, qui va très loin dans le détail (répartition homme-femme, catégories d’âge concernées, passé institutionnel des personnes, état de santé) doit servir d’outil de référence pour avancer dans la réflexion. "Nous allons analyser les conclusions du recensement et avancer dans des solutions structurelles et pérennes", confirme Bruno Adam.

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