"La force de cette étude est de nous montrer une diversité de profils, explique Bruno Adam, chargé de recherche au Relais social urbain namurois, qui a coordonné le travail sur le terrain. Plusieurs catégories de personnes sans abri sont dans une situation d’invisibilité, dont cette étude les sort." Et pour cause : l’étude utilise la catégorisation Ethos Light, qui applique plusieurs sous-catégories au sans-abrisme. Dans l’enquête publiée aujourd’hui, une personne sans logement n’est pas nécessairement une personne qui vit dans la rue (9.9% "seulement" des sans-abri namurois), mais aussi une personne qui vit dans un squat, une tente ou un garage (10.6%), qui reste dans une institution, comme une prison ou un centre de santé mental, parce qu’elle n’a nulle part d’autre où aller (10.3%), ou encore qui dort temporairement chez un ami ou des parents faute de logement personnel (33.2%). Cette dernière catégorie est d’ailleurs la plus importante à Namur. Comme c’est le premier recensement de ce type pour la capitale wallonne, on ne peut pas se reposer dessus pour conclure à une augmentation du phénomène. "Les récoltes de données que nous réalisons nous-mêmes sur le terrain, avec nos partenaires, montrent qu’on oscille en 600 et 1300 personnes en situation de grande précarité à Namur, explique toutefois Bruno Adam. Et, sur base de nos chiffres, on observe bien une augmentation du nombre de personne en situation de sans-abrisme. "