En Belgique, NLMK est implantée à La Louvière et à Clabecq et représente environ 18 000 emplois, tandis que la division européenne emploie 2 530 personnes au total.
NLMK Europe reçoit l'acier de base des sites de production du même groupe situés en Russie et transforme cette matière première en aciers de haute qualité, explique le quotidien. En cas de sanctions, "une interruption des activités européennes de NLMK pourrait conduire à un retard ou à la cessation de l'approvisionnement d'acier à d'importants utilisateurs finaux en Europe, tels que les engins de constructions, l'automobile et le secteur de l'énergie ainsi que la fermeture temporaire ou permanente des installations de production de NLMK en Europe", prévient l'entreprise
Le géant de l'acier estime en outre que la branche Europe pourrait être lâchée du jour au lendemain par le groupe, étant donné les déficits réguliers de ses usines européennes. "L'aide financière apportée par la société-mère pour soutenir les activités européennes a dépassé les 271 millions euros uniquement pour l'année 2013. L'arrêt forcé du soutien financier de la société-mère pourrait déclencher l'insolvabilité et la fermeture des usines européennes de NLMK. Cela serait inévitablement suivi du licenciement de milliers de travailleurs dont la masse salariale représentait, en 2013, 161 millions euros. Cela aurait un effet dévastateur pour les régions d'Ittre et La Louvière en Belgique, Vérone en Italie et Frederiksvaerk au Danemark", menace le groupe.
Le gouvernement belge confirme, quant à lui, avoir reçu le courrier de NLMK et gérer ce dossier sensible.
La Belgique "aux premières loges"
NLMK est un empire en Russie, le groupe sidérurgique y a des mines et des usines de fabrication d'acier qui font la fierté du pays de Vladimir Poutine. C'est d'ailleurs un magnat du régime, Vladimir Lisin, qui est propriétaire de la compagnie. Et c'est lui qui a eu l'idée d'étendre son empire en direction de nos pays européens pour trouver un aval à sa production sidérurgique: autrement dit des usines capables de transformer l'acier pour en faire des tôles utilisables dans l'automobile ou la construction de génie civile par exemple.
Et là, la Belgique est aux premières loges, avec les sites de Clabecq et de La Louvière qui emploient au total un millier de personnes, et qui sont directement alimentés par les demis produits de Novolipesk.
C'est sur l"emploi, belge notamment que NLMK pourrait sévir en cas de sanctions européennes contre la Russie. Notre pays serait évidemment touché par des sanctions commerciales et le tolérerait d'autant moins que ses affaires ne sont pas florissantes en Europe : elle vient d'éponger 271 millions d'euros l'an dernier, La Louvière est en perte depuis plusieurs années et Clabecq ne se porte pas bien non plus. Vladimir Lisin a fait ses comptes, si sanctions il devait y avoir, il pourrait arrêter les frais en Europe. Un avertissement qui complique un peu plus le volet économique du conflit ukrainien.
Des précisions de NLMK Europe qui relativise
"La lettre envoyée le 25 mars par le management de NLMK Europe aux dirigeants européens avait pour but de sensibiliser les autorités aux risques pesant sur la chaîne de production de NLMK en cas de sanctions à l'égard de la Russie. Ce courrier est intervenu alors que des rumeurs faisaient état de sanctions pour la Russie", a précisé Caroline Marlair, porte-parole de NLMK. "NLMK réaffirme par ailleurs sa volonté de maintenir la production en Europe".
La porte-parole de NLMK Europe a rappelé que les brames d'acier provenaient de Russie et étaient ensuite transformées dans les sites européens, dont ceux de Clabecq et La Louvière, pour en faire des produits à haute valeur ajoutée. "Des sanctions pourraient avoir un impact important sur notre chaîne de production. Nous voulions, par ce courrier, informer les différentes autorités européennes concernées", explique encore Mme Marlair.
RTBF avec Belga