L’attentat de Charlie Hebdo est encore dans toutes les mémoires. C’était il y a 5 ans, jour pour jour. Le comédien Sam Touzani, invité de Matin Prem1ère, est revenu, au micro de Thomas Gadisseux, sur l’après-tragédie. Que reste-t-il donc du fameux "Je suis Charlie", de "l’esprit du 7 janvier"?
"Pour moi, ça a toujours représenté la liberté d’expression dans ce qu’elle a de plus libre, explique le comédien. "L’esprit Charlie" est né après les attentats de Charlie Hebdo. Les dessinateurs de Charlie nous ont donné un nouveau sens, un nouvel objectif. Faire que la liberté d’expression ne devienne pas une denrée rare. Ils bougent les lignes et n’ont pas peur de nommer les choses".
L’onde de choc de l’attentat dans la rédaction parisienne a été mondiale. Le message aussi. Mais que pense l’artiste de ceux qui, au contraire, disaient "Ne pas être Charlie"? Sam Touzani explique qu’il peut le comprendre sans l’approuver : "Il y a toujours quelque chose d’un peu "puant" quand on dit "Je suis Charlie" ou "Je ne suis pas Charlie"… Ça représente le symbole de la liberté d’expression. On s’est battu ("l’Europe" s’est battue) pour des idées universalistes, pour être du côté de la liberté d’expression. "Ne pas être Charlie", ce n’est pas être du côté de la liberté. On devrait être des défenseurs de la liberté, on ne devrait pas être dans des replis communautaires, dans du religieux, dans du fondamentalisme."
Et Sam Touzani d'ajouter: "Il y a cinq ans, il y avait des "malentendus" et des "malentendants"". Il plaide donc pour un travail pédagogique, de citoyenneté. Dans les écoles, notamment. Ce travail ferait toujours défaut :"La société est malade du communautarisme, du repli sur soi, du politiquement correct". Il pousse alors un cri du cœur : "On fonctionne dans une société de peur. De terreur. De consommation. Moi j’ai envie d’être dans une société de liberté".