" Que feras-tu lorsque tu seras grand petit Sam ?- Rien, je volerai dans ma tête, je ferai pousser des fleurs sur le bord de tes yeux, je grandirai à hauteur de tes lèvres pour y déposer mon amour. Enfin, j'oublierai les douleurs, mais pas ce qu'elles m’enseignent. "
Dans son dernier spectacle " Cerise sur le Ghetto " Sam Touzani nous invite à repenser le réel à partir de son histoire familiale.
Le récit traverse trois générations, des montagnes du Rif Marocain, où la misère est si écrasante que même les enfants rêvent de partir, jusqu’au bitume de Molenbeek où le petit Sam verra le jour dans un deux-pièces cuisine chauffé au charbon. Plus tard, afin d’échapper au danger du communautarisme, c’est de lui-même qu’il s’exile. Le fils d’immigrés peut enfin commencer son dialogue intérieur, entre sa culture d’origine et sa culture d’adoption, relier les rives souterraines de ses multiples identités sans les réduire à une seule...
Mais tout cela suffira-t-il à le sortir du cercle infernal de la culpabilité ? Celle qui ronge tous ceux qui quittent leurs terres, leurs parents, leur langue pour partir loin, très loin, là où il n’y a plus de soleil ?
Pour Sam Touzani, la réussite n’a rien à voir avec le tape-à-l’œil. C’est quelque chose de plus profond, intime... c'est un cheminement personnel.
Le spectacle est une sorte de parcours initiatique qui couvre trois générations. La question centrale étant " que fait-on de sa vie ? " avant même de penser à la réussir. Ses ancêtres se contentaient d’éviter le pire. C’est une magnifique école.