Interrogée par Bertrand Henne la ministre de l’Agriculture Sabine Laruelle tient à souligner qu’il n’y a "pas de problème sanitaire" dans l’affaire des lasagnes "pur bœuf" à la viande de cheval : "C’est une fraude. Un opérateur économique a voulu faire de plus grands bénéfices en mélangeant de la viande de cheval moins chère à de la viande de bœuf. C’est inacceptable : il faut rechercher cette fraude, il faut sanctionner. Il faut très certainement aussi qu’on harmonise beaucoup plus les contrôles au niveau européen : les normes sont les mêmes, mais j’ai quelques doutes quant à la façon dont elles sont appliquées".
En Belgique, "toutes les lasagnes suspectes, ou potentiellement suspectes, ont été retirées de la vente" précise la ministre. On attend ce lundi ou ce mardi les résultats des analyses en cours. Les contrôles sont effectués de manière "très professionnelle" dans notre pays, affirme-t-elle, mais "ce n’est pas parce qu’on contrôle qu’on peut se dire qu’il n’y aura jamais aucun problème", et elle rappelle la crise de la bactérie E.coli qui a causé plusieurs dizaines de morts en 2011.
Renforcer les contrôles
"Nous devons mettre en place des systèmes qui détectent beaucoup plus vite les fraudes, et qui les sanctionnent plus fortement. Nous devons certainement renforcer un certain nombre de mesures pour que, quand il achète quelque chose, le consommateur non seulement soit sûr que c’est correct au niveau sanitaire, mais aussi qu’il ait la garantie" que ce soit conforme à l’étiquetage, poursuit Sabine Laruelle.
Certains agriculteurs trouvent que les contrôles de l’Afsca sont parfois trop pointilleux. Pour Sabine Laruelle, "on peut appliquer des normes différentes si on a affaire à une industrie agroalimentaire qui travaille avec des intermédiaires, qui exporte et qui importe, que si on a affaire à un producteur local".
A.L. avec B. Henne