168 millions de passagers attendus cette année, un bénéfice après impôts encore en hausse, annoncé entre 1,3 et 1,4 milliard d’euros… Les actions de Ryanair s’envolent vers les sommets. Mais c’est notamment au prix d’une politique sociale très regardante. Voilà pourquoi, ce week-end, à Charleroi, 152 vols sont annulés: le personnel de cabine de Ryanair est en grève. Hôtesses et stewards n’acceptent pas que leur employeur ne leur garantisse pas le salaire minimum légal en vigueur en Belgique.
Plaintes pénales
Le salaire brut minimum en Belgique, pour un temps plein, est actuellement de 1.954,99€. C’est une obligation dont Ryanair se dispense, explique son personnel. Le salaire minimum annuel serait respecté depuis 2 ans seulement mais toujours pas le salaire mensuel. Il y a des années que, chez Ryanair, cette question est sujette à dispute. Au point que c’est désormais en justice que le dossier fait son chemin. L’auditorat du travail a été saisi de plaintes. Depuis 2020, il mène des enquêtes. On en attend les premiers résultats pour mars.
Pas de gestion belge du personnel
Des centaines de personnes sont employées par Ryanair en Belgique. La société n’a pourtant pas jugé utile d’y baser une cellule de gestion des ressources humaines. Vue de Dublin, la loi belge paraît probablement d’autant plus obscure pour une direction qui ne s’en embarrasse apparemment pas trop. C’est ainsi que durant la crise Covid et la période de chômage économique, ses employés n’ont pas pu bénéficier des prestations complètes de la sécurité sociale : ils ne disposaient pas des documents nécessaires.
Les contentieux s'ajoutent aux contentieux. Voilà pourquoi le personnel de cabine a annoncé que cette fois, il est prêt à un affrontement au finish.
