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Rwanda- RDC : Kagame accuse Tshisekedi d’utiliser la crise dans l’est pour retarder les élections congolaises

Paul Kagame et Félix Tshisekedi (illustration)

© AFP/BELGA

Le président rwandais Paul Kagame a affirmé mercredi son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, d’exploiter une crise violente dans l’est de son pays pour retarder les élections.

Les combats dans l’est de la RDC entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23 (Mouvement du 23 Mars), une ancienne rébellion tutsi, ont exacerbé les tensions avec le Rwanda voisin, que la RDC accuse d’encourager la milice. Kigali nie toute implication.

Les pourparlers entre les deux pays en Angola la semaine dernière ont abouti à un cessez-le-feu qui semble tenir depuis plusieurs jours.

 

Discours à la nation

Dans un discours à la nation, Paul Kagame a déclaré que "le monde entier" imputait la responsabilité de la crise au Rwanda, mais que c’était Félix Tshisekedi qui cherchait à tirer profit des violences avant la présidentielle prévue le 20 décembre 2023.

A revoir : "L’empire du silence" (documentaire et débat) sur auvio.

En RDC, la présidentielle est une élection à un seul tour, couplée aux législatives ainsi qu’aux élections des députés provinciaux et des conseillers communaux.

S’il essaie de trouver un autre moyen de faire reporter les prochaines élections, alors je préférerais qu’il utilise d’autres excuses, et pas nous

"Ce problème peut être résolu si un pays qui se dirige vers des élections l’année prochaine n’essaie pas de créer les conditions d’une situation d’urgence pour que les élections n’aient pas lieu", a déclaré Paul Kagame lors d’une cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres du cabinet.

"S’il essaie de trouver un autre moyen de faire reporter les prochaines élections, alors je préférerais qu’il utilise d’autres excuses, et pas nous", a encore affirmé Paul Kagame.

Félix Tshisekedi est arrivé au pouvoir en janvier 2019.

Insécurité persistante

La commission électorale nationale indépendante (Céni) a déclaré ce mois-ci que l’insécurité persistante dans certaines parties du pays constituerait un défi pour un vote "libre, démocratique et transparent".

Dans le cadre du cessez-le-feu entré en vigueur le 25 novembre, les combattants du M23 doivent se retirer des "zones occupées", faute de quoi une force régionale est-africaine interviendrait.

Le M23 fait partie des dizaines de groupes armés qui ont fait de l’est congolais l’une des régions les plus violentes d’Afrique.

Une autre série de pourparlers avec des groupes armés s’est poursuivie mercredi à Nairobi, la capitale kényane, sans la présence du M23.

L’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, qui supervise les pourparlers, a déclaré que les groupes rebelles étrangers opérant sur le sol congolais "devraient partir" ou affronter les troupes de la RDC et de l’Afrique de l’Est. "Ils ont déjà été prévenus : la RDC ne sera pas un centre de combat pour d’autres pays", a-t-il affirmé.

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