"Demain, l’équipe d’Echo de Moscou reprend ses émissions sur Youtube, on ne cède pas, on ne se rend pas." Voilà la conclusion qu’apporte, dans un français impeccable, Sergey Buntman, rédacteur en chef adjoint de la radio Echo de Moscou, à un débat télévisé auquel il vient de participer ce 9 mars, sur France 24.
"Sa" radio, emblème de la presse libre en Russie, a été fermée. Interdite d’antenne. Et la fréquence a été attribuée à Sputnik, radio de propagande par excellence. "C’est comme tuer quelqu’un et profaner sa tombe ensuite", se scandalise (au téléphone depuis Moscou) Andrei Jvrirblis, journaliste pour une station de radio privée, correspondant en Russie de Reporters sans frontières et membre du conseil d’un syndicat de journalistes indépendant, Journalists and Media Workers Union (JMWU).
Mardi 1er mars, le Roskomnadzor, le régulateur russe des médias, a bloqué les sites internet de la radio Echo de Moscou et de la web tv indépendante Dojd, et coupé la diffusion de la radio sur les ondes. Motif de la demande qui émanait du parquet général de Russie : “diffusion de données mensongères sur l’opération spéciale de la Russie pour la défense des républiques de Donetsk et de Louhansk”. (D’autres suivront, comme le site indépendant Meduza. Le terme de "guerre" est banni par les autorités, qui lui préfèrent l’expression "opération militaire spéciale".)