La Première ministre britannique Liz Truss a défendu dimanche à la télévision sa politique controversée de baisses d’impôts massives, reconnaissant toutefois des erreurs de communication après que ses annonces budgétaires ont viré au fiasco financier en pleine crise du coût de la vie.
Je m’en tiens toujours au plan
Moins d’un mois après son arrivée à Downing Street, la nouvelle cheffe du gouvernement, plus impopulaire que jamais, a affirmé sur le plateau de la BBC depuis Birmingham, où débute le congrès annuel du parti conservateur, que son "mini-budget" présenté le 23 septembre était "la bonne décision". "Je m’en tiens toujours au plan que nous avons annoncé et je maintiens que nous l’avons annoncé rapidement car nous devions agir, mais je reconnais que nous aurions dû mieux préparer le terrain", a-t-elle affirmé.
"Je pense que c’était la bonne décision d’augmenter les emprunts cet hiver", a répété Liz Truss après une semaine chaotique lors de laquelle la livre a atteint un plus bas historique, déclenchant une intervention à la fois du Fonds monétaire international et de la banque d’Angleterre.
Ce qui aurait été une erreur, ça aurait été de ne pas agir
"Bien sûr que nous allons devoir ramener la dette à un certain pourcentage du PIB à moyen terme, et j’ai un plan pour ça. Mais ce qui aurait été une erreur, ça aurait été de ne pas agir", a-t-elle affirmé sans donner plus de détails sur la façon dont elle comptait s’y prendre.
Après à peine trois semaines à Downing Street, Liz Truss ne rassemble pas non plus dans ses rangs conservateurs. Certains Tories sont affligés par sa politique budgétaire et n’hésitent pas à le dire alors que débute dimanche, dans une ambiance morose et en rangs clairsemés, le congrès annuel du parti.
Après ces multiples déconvenues, les Tories se sont effondrés dans les sondages, l’opposition travailliste ayant désormais une avance de 33 points selon une étude YouGov publiée jeudi, du jamais vu depuis les années 1990 et l’ère Tony Blair, ancien Premier ministre travailliste.
"Je vais faire ce que je peux pour gagner le cœur et la raison de mes collègues au parti conservateur", a voulu rassurer Liz Truss dimanche. Mais dans cette ambiance morose et divisée, la grand-messe des conservateurs risque de se dérouler avec des rangs clairsemés à Birmingham.
Ni Rishi Sunak -ancien rival de Liz Truss dans la course à Downing Street-, ni l’ancien Premier ministre Boris Johnson ne devraient en effet faire le déplacement.