Après six jours de procès devant la haute cour de Glasgow, Isla Bryson est reconnu coupable de deux accusations de viol.
A l’époque, Elle s’appelle Adam Graham. En 2016, l’homme commet un premier crime ; il rencontre une jeune femme de 30 ans connue en ligne, et la viole. La victime confie qu’il aurait menacé de nuire à sa famille si elle en parlait. Il récidive en 2019, la victime, elle aussi rencontrée en ligne, à 34 ans. Elle lui demande d’arrêter, Adam Graham ne l’écoute pas, et la viole. Cette même année, il est appelé à comparaître devant le tribunal et s’y présente en tant qu’homme.
Adam Graham a commencé sa transition d’homme à femme quand il attendait son procès. Aujourd’hui, l’accusé se défend sous le nom d’Isla Bryson, il prend des hormones et souhaite subir une intervention chirurgicale afin de complètement changer de sexe. Une décision qui laisse sceptique. Son ex-femme qualifie ce changement "d’imposture" et de "stratagème" pour tromper les autorités et obtenir une peine plus légère. Pour Douglas Ross, chef du parti conservateur écossais, "il a fallu la menace de la prison pour que ce criminel décide de changer de sexe. Ce n’est pas une coïncidence, c’est une décision consciente". Mais Isla Bryson déclare savoir qu’elle est transgenre depuis l’âge de quatre ans, elle n’aurait tout simplement pas décidé de changer de sexe avant l’âge de 29 ans.
Une déclaration qui survient quelques semaines après que le parlement écossais a adopté un projet de loi pour faciliter légalement le changement de sexe. Ce projet est actuellement bloqué par le gouvernement britannique en raison de son impact potentiel sur les lois sur l’égalité. Il avait d’ailleurs été fortement critiqué par les défenseurs des droits des femmes. Pour Mme Hotchkiss, ancienne directrice de la prison de Corton Vale, "si vous pouvez obtenir un certificat de reconnaissance de genre en trois mois, beaucoup de prisonniers masculins le feront".
Des critiques qui peuvent toutefois être nuancées. Selon le site Rape Crisis Scotland, " la majorité des organisations de défense des droits de l’homme, des femmes et de l’égalité en Ecosse ont montré un soutien clair à cette législation tout au long de ses sept années de développement". Contrairement aux propos de Mme Hotchkiss, la déclaration des organisations de la société civile écossaise, signée notamment par Amnesty International, affirme que "la législation n’aura aucun impact sur l’expérience ou les exigences des victimes de viol devant les tribunaux".