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Royal Francs Borains (Nat.1) : le temps des décisions

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Par Philippe Bughin

Les Francs Borains veulent aussi franchir une étape dans leur progression sur l’échiquier du foot belge. Le nouveau président Georges-Louis Bouchez les y pousse. Mais derrière les grandes intentions, il faut aussi que des décisions tombent.

Question à " deux sous " : pourquoi les sympathisants du Royal Francs Borains, en, Nationale 1 se sont-ils symboliquement sentis un peu plus concernés que d’autres lors de la promotion en D1 A du Royal Football Club Seraing voici un mois et demi ?
La réponse est liée à une revente de matricule. En 2008, le matricule 167 détenu par le Royal Boussu Dour Borinage lui a servi de monnaie d’échange pour apurer des dettes.
Il a été vendu à des investisseurs proches du FC Metz, lesquels ont décidé de créer Seraing United en banlieue liégeoise.
Si le premier club du Borinage entamera la saison à venir sa 22eme saison dans les séries nationales, et fêtera même un centième anniversaire, c’est parce que ses sympathisants et supporters ont pu racheter au bout de la saison 2013-2014 un autre matricule, le… 5192, celui-là même qui était la propriété du Royal Charleroi Fleurus.
Depuis, même si la nouvelle histoire a démarré en mode mineur sportivement parlant, le RFB n’a plus jamais fait de la figuration dans les séries D3 et D2 acff.
L’unique objectif des Borains était de gravir à nouveau les échelons rapidement.
En 2017-2018, le club est sorti de la D3 acff via le tour final et deux saisons plus tard, au bout d’un exercice arrêté aux deux tiers suite à la crise de la Covid-19, il était sacré champion de la D2 acff, tout juste devant les voisins de la Raal La Louvière.
Au bout d’une saison blanche que l’équipe dirigée par Dante Brogno avait entamée par une victoire en championnat face à Tirlemont, mais aussi une élimination un peu trop rapide en coupe de Belgique face à la D2 flamande de Zelzate, le RFB a entamé un travail de reconstruction en interne pour que viser le monde pro à moyen terme ait un sens.

Aux portes de leur centenaire, les Francs Borains soignent leur image ; 
un nouvelle identité passe par un nouveau logo.
Aux portes de leur centenaire, les Francs Borains soignent leur image ; un nouvelle identité passe par un nouveau logo. © Belga Image

Le joker Georges-Louis Bouchez

Entretemps, la fusion avec Quévy-Mons, devenu depuis Renaissance Mons avait échoué de peu pour des questions de sensibilités et d’implications communales.
Les Borains ont alors sorti un joker, en s’entourant d’un nouveau capitaine, ambitieux et médiatique.
Le sénateur coopté et président du MR, l’homme politique Georges-Louis Bouchez, né à Frameries voici 35 ans, et qui a vécu à Colfontaine et Quaregnon, cœur du Borinage est maintenant président du RFB depuis une bonne année. Il a déjà eu plusieurs fois l’occasion de répéter qu’il s’était engagé au sein du club de son coeur pour le pousser vers la D1A d’ici cinq ans.
En s’en donnant les moyens, en s’entourant des bonnes personnes, et en ne quittant pas le navire d’ici là. Les moyens ? La création d’une société d’investissement où tout un chacun aurait la possibilité de devenir actionnaire a été évoquée voici près d’un an.
Les bonnes personnes ? Roberto Di Antonio, vice-président et un des plus anciens administrateurs du RFB évoque l’idée d’un renouveau : " Pour l’heure, nous sommes quatre ou cinq dans le comité de direction, mais un peu de sang neuf avec l’arrivée d’autres hommes d’affaires de la région ne serait pas superflu. Et si un jour, nous nous ouvrons les portes de la D1B et du monde pro, peut-être sera-t-il judicieux de collaborer avec un club étranger.
Nous avons déjà eu des touches avec l’Angleterre, mais ce sera à retravailler en son temps. "

Roland Louf, le directeur général est en fin de contrat

Le contrat entre le directeur général Roland Louf et le RFB expire fin juin.
La fin d'une collaboration ?
Le contrat entre le directeur général Roland Louf et le RFB expire fin juin. La fin d'une collaboration ? © Belga Image

Aujourd’hui, la direction aimerait au plus vite moderniser son stade. Mais avant de démarrer des travaux, le RFB aimerait obtenir un bail emphytéotique de Boussu, la commune propriétaire.
" Nous devons être aidés par les pouvoirs publics. Quand nous voyons le petit stade de Dour, remis à neuf et son terrain synthétique, nous nous disons que notre tour viendra.
Le président a évoqué l’idée de remettre à neuf les loges, mais c’était juste avant l’arrêt des activités sportives liées à la crise Covid. Le plus urgent, dans la perspective d’une accession à la D1B et d’une licence pro, c’est la remise à niveau de tout l’éclairage. Nous n’avons pas les lux nécessaires pour ce niveau. Nous devons plus ou moins doubler notre capacité.
Pour le reste, nous sommes dans une région moins bien nantie économiquement. Grâce à un de nos administrateurs, Dominique Ranieri, nous avons attiré une société de construction au sein de notre panel de fidèles partenaires, mais le… chantier reste important.
Un tiers de nos abonnés 2020-2021 ont fait don de l’abonnement perdu par la saison blanche. C’est un très beau geste, mais en cette période compliquée, les premiers euros non dépensés coûte que coûte sont aussi les premiers gagnés.
 "
Faut-il lier ces quelques mots au départ évoqué de plus en plus en coulisses du directeur général Roland Louf ? Celui qui est passé par Mouscron, Eupen, La Louvière, l’Union Belge et Seraing est en fin de contrat avec le RFB en ce mois de juin 2020. Sa santé exigerait un emploi du temps moins chargé et peut-être aussi est-il temps de faire confiance à une figure plus jeune, entend-on parfois sur place. " Le président Georges Louis Bouchez à la charge du dossier et nous lui laissons le gérer. A ce stade, personne n’en dira davantage, conclut le vice-président.

À la recherche d’un gardien, un arrière gauche et un avant

Un peu de flou en coulisses veut-il dire également incertitudes sur le terrain ?
L’entraîneur carolo Dante Brogno semble avoir un peu de mal à fixer l’objectif sportif en vue de la prochaine saison. Ou plutôt préfère-t-il la formule passe-partout " On jouera tous les matches pour les gagner ", avant de s’interroger sur les contours du noyau qu’il aura à sa disposition.
Selon ses dires, il resterait toujours un gardien, un arrière gauche et un attaquant buteur à recruter. Quand on sait que le manager conseiller du club, David Lasaracina est aussi un agent de joueurs influent, on se dit que tout finira par s’arranger.
" La reprise des entraînements est fixée au 19 juillet. D’ici là, j’espère qu’on aura bien avancé, expose l’entraîneur, ancien capitaine emblématique des Zèbres. J’ai perdu un défenseur central d’expérience en la personne de Benjamin Delacourt. Il y a trois ans, il évoluait en D1 au Cercle de Bruges.
A 36 ans, le rapport coût/rendement/risque de blessure devait être analysé autrement.
Pour ce poste-là, je retrouve dans mon noyau Paul-Armand Niankou, 31 ans, un élément que j’ai dirigé au RFC Liège et qui a déjà joué au RFB. Notre renfort Wilcem Alouache, 26 ans, venu de l’AS Cannes, après avoir été formé à Créteil et l’US Rungis, en plus d’être un milieu récupérateur peut aussi évoluer comme défenseur central.
Le noyau ne compte plus des éléments comme Valentin Lamort, qui souhaitait se rapprocher de sa région d’origine dans les Fagnes namuroises (Couvin-Mariembourg) ou Léandro Zorbo, lequel a signé chez les voisins de l’Olympic de Charleroi. Nous n’avons pas conservé William Moudio Ebosse Timba, Shaquille Dutard, Jonathan Mambabua Siya Onoya et Nassim Mohamed Senaici.
Cela négocie toujours avec Jean-Christian Gomis et le gardien Valentin Baume, que le Sporting de Charleroi nous avait prêté une saison cherche un autre point de chute. "

Dans le sens des arrivées, Dante Brogno pourra compter sur la présence du flanc gauche de Renaix Alessio Caufriez, l’ailier Mahel Valadas, prêté par Eupen, Sébastien Locigno, un latéral droit passé par la Louvière Centre, ou encore Axel Lauwrensens, un jeune numéro dix, beau-frère de Youri Tielemans, qui a fait des apparitions dans le noyau A de Félice Mazzu à l’Union St Gilloise.
" Nous récupérons l’attaquant Melvin Renquin, présent à Boussu de 2017-2019 avant de filer à la Raal puis à Liège. Il était important que des joueurs cadres comme Lorenzo Lai, Dylan Botoko, Nathan Durieux et d’autres rempilent. Et puis, nous avons Felipe, un offensif venu du noyau Espoir, mais aussi Dimitri Delys, 18 ans, numéro dix, passé par le centre de formation de Valenciennes qui arrivent dans notre noyau A.
Je ne vais pas être très surprenant en disant aussi que l’avenir d’un club passe surtout par son école de jeunes. Chaque saison, il doit donc y avoir une ou deux nouvelles têtes qui rejoignent le noyau A.
Enfin, je m’en voudrais de ne pas insister sur l’effort de professionnalisation opéré au sein même du staff sportif.
 "
Dès la saison à venir, le RFB pourra par exemple compter sur la présence d’un médecin deux fois par semaine, mais aussi trois kinés lors des activités de l’équipe première.
Sébastien Figue, Boussutois, 45 ans arrive comme nouvel entraîneur des gardiens et l’ancien préparateur physique de Mons, Bruno Leclercq a également été recruté. C’est à lui que revient la mission de surveiller de près depuis quelque temps déjà, en individuel des sportifs restés longtemps sans jouer pendant la crise de la Covid 19.
" Nous aurons une équipe compétitive pour la reprise du championnat de Nationale 1 les 11 et 12 septembre. D’ici là, il nous faudra être méthodiques et bon gestionnaires "

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