Il fallait bien un brin de folie pour entamer cette traversée : aucune expérience de navigation, aucune préparation spécifique. Même le bateau n’était pas vraiment prêt à prendre la mer : "On a mis plus d’un an pour le remettre en état", expliquent les deux aventuriers. "Cela nous a pris tout notre temps de préparation mentale, physique et même de navigation, tout ça est finalement passé à la trappe". Partis des Îles Canaries, les deux hommes comptaient sur leur expérience de l’aviron qu’ils pratiquent depuis 15 ans. Mais ils ont vite compris que l’Océan est bien différent : "Naïvement, on pensait que notre préparation physique et notre technique de l’aviron qu’on pratique depuis longtemps suffiraient pour nous aider à passer au travers de cette aventure et que le reste était du détail et qu’on allait apprendre sur le tas mais on a vite déchanté. Par contre c’était trop tard, on était déjà embarqué dans l’aventure !" racontent les deux garçons.
Un saut dans l’inconnu jalonné de fatigue, de doute, de casses matérielles… De peur aussi durant les tempêtes. Toutes les deux heures en moyenne, Yegor et Benoit se relayaient. L’un se reposait, l’autre ramait, parfois en chantant pour se donner le rythme… pour ne pas s’endormir…
Après plus de deux mois, seuls dans l’Atlantique, c’est la libération. Au total ils ont ramé pendant plus de 5000 kms et à l’arrivée, le défi est réussi pour Yegor et Benoît, totalement exténués. Arrivés dans les Caraïbes vendredi matin, Yegor et Benoît ont écrit les derrières lignes de ce défi un peu fou initié il y a 3 ans et demi.