Philippe Gaudon, chef du projet au Cnes (Agence spatiale française) sur la mission européenne Rosetta, et ses équipes ont testé lundi soir la plupart des 10 instruments scientifiques installés à bord du petit robot Philae qui sera largué par Rosetta pour se poser le 11 novembre sur la comète, une première dans l'histoire de l'exploration spatiale.
"On sait peu de choses sur ces comètes composées à 80% de glace d'eau, dont la sublimation à proximité du soleil provoque la chevelure, mais on a découvert qu'elles renfermaient du carbone sous forme de macromolécules extrêmement noires datant de la naissance du système solaire" explique Jean-Pierre Bibring l'un des responsables scientifiques français. "Leur analyse peut permettre de comprendre les processus d'où la vie a pu découler", ajoute-t-il.
Après 10 ans de voyage, dont plus de trois ans d'hibernation des instruments, le premier autoportrait de Rosetta pris par une caméra de Philae est arrivé dans la nuit au SONC (Science Operation and Navigation Center) du Cnes à Toulouse.
Envoyée de plus de 600 millions de kilomètres de la terre, quelque part entre la ceinture d'astéroïdes et Jupiter, la photo a mis 30 minutes pour parvenir sur Terre.
Le "selfie" n'est guère impressionnant, une raie de lumière solaire entre deux panneaux solaires de la sonde plongés dans le noir de l'espace, mais il symbolise le réveil des instruments de Philae.