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Championnats Européens

Roger Lespagnard, de retour à Munich 50 ans après la sanglante prise d’otages aux JO : "Notre chambre était située à 60 mètres du drame"

Roger Lespagnard, de retour à Munich 50 ans après la sanglante prise d'otages aux JO : "Notre chambre était située à 60 mètres du drame"

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Ce mercredi, Roger Laspagnard, entraîneur à succès de Nafissatou Thiam, va vivre un moment particulier. Il y a cinquante ans, en 1972, l’athlète décathlonien participait avec la Belgique aux Jeux Olympiques de Munich. Des Jeux marqués par la prise d’otages et l’assassinat d’athlètes israéliens. Avant de faire son retour dans le stade bavarois pour l’entrée en lice aux Championnats d’Europe de Nafi, Roger Laspagnard est revenu sur ce tragique événement au micro de notre envoyé spécial Pierre Capart.

Le 5 septembre 1972, huit membres de "Septembre noir", un groupe militant armé palestinien, font irruption dans le village olympique et pénètrent dans l’appartement de la délégation israélienne. Trois athlètes sont abattus sur place tandis que neuf autres sont pris en otage. Une prise d’otages qui se terminera en bain de sang avec la mort des 9 otages à l’aéroport de Fürstenfeldbruck. "C’étaient mes 2e Jeux. On devait faire notre décathlon le jour où ça s’est passé. Notre chambre était située à 60 mètres du drame. À ce moment-là, on était en train de manger et on a vu un homme avec une cagoule et une arme à la main. Mais on ne savait pas vraiment ce qu’il se passait. Nous n’avions pas de téléphone à l’époque. C’est seulement le lendemain qu’on a réellement su ce qu’il était arrivé, quand on a rendu hommage aux athlètes qui avaient été tués", s’est confié Roger Laspagnard.

À la suite de ces terribles évènements, les Jeux n’ont été interrompus que pendant 24 heures. "La beauté des Jeux est de retrouver tous les athlètes venus des quatre coins du monde ensemble. C’est une grande famille. Et quand on apprend que des gens qui étaient là pour faire du sport se sont fait tuer… ça fait réfléchir. Aujourd’hui je n’y pense plus, ça fait 50 ans. Mais il arrive que j’en parle encore de temps en temps avec des personnes qui étaient présentes", a continué l’ex-décathlonien.

On ne s’entraîne plus pour progresser mais pour retrouver l’énergie que Nafi avait avant les Mondiaux

Mercredi matin, Roger Laspagnard va faire son retour dans l’enceinte munichoise pour accompagner Nafi Thiam, qui débute son heptathlon. "Les gens croient toujours que Nafi va gagner, moi aussi et elle aussi. Jusqu’à présent elle a tout gagné. À Eugene, elle a fait un très bon résultat. Son meilleur résultat dans une grande compétition. Le cadre était terrible et le jet-lag aussi. Ça fait presque un mois que je suis rentré en Belgique et je retrouve seulement maintenant un certain équilibre dans mon sommeil. Je suppose qu’un athlète récupère plus vite mais ils ont tous vécu cela. Nafi a vécu la même chose. Elle a été très fatiguée une semaine après son retour des Etats-Unis".

Nafissatou Thiam, championne du monde et d’Europe en titre, prépare donc ces Championnats d’Europe différemment que lors de ses précédentes victoires. "On ne s’entraîne plus pour progresser mais pour retrouver l’énergie qu’elle avait avant les Mondiaux d’Eugene. On ne sait pas ce qu’il va se passer. J’imagine que sa rivale hollandaise Anouk Vetter va aussi être fatiguée", a conclu Roger Laspagnard.

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