Cinéma

Robert Zemeckis, 70 ans, retour vers son futur

Robert Zemeckis en plein travail

© (DR)

Né le 14 mai 1951, le réalisateur américain fête son 70e anniversaire. Incroyable raconteur d’histoires, l’homme à qui l’on doit la saga Retour vers le futur est aussi un visionnaire comme nous le démontre sa filmographie et c’est loin d’être fini !

Faut voir grand dans la vie, quitte à voyager à travers le temps au volant d’une voiture, autant en choisir une qui ait d’la gueule !

Il a raison le doc, il vaut mieux voyager dans le temps à bord d’une DeLorean que dans un frigo. Vous le saviez ça ? À la base, dans la première version du scénario de "Retour vers le futur", l’invention de Doc Brown tenait dans un frigo. Mais la production (Steven Spielberg en tête) a eu peur que les gamins ne s’enferment dans leurs frigos respectifs pour rejouer à la maison les scènes du film. Voilà pourquoi une voiture aussi dingue que classe comme la DeLorean a été choisie. En attendant, cette citation, elle résume à elle seule la filmographie de son auteur, le réalisateur Robert Zemeckis qui célèbre son 70e anniversaire. Bob a toujours suivi deux envies, deux besoins à travers son cinéma : voir grand dans les histoires racontées et faire des films qui techniquement ont de la gueule ! Explications par l’exemple…

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Robert voit le jour le 14 mai 1951 à Chicago. Son enfance, il la passe devant la télé en regardant des cartoons, des polars, des westerns et autres récits de science-fiction. Le cinéma, il l’étudie à l’Université de Californie du Sud. C’est là qu’il se lie d’amitié avec un autre Bob… Bob Gale. Devenus inséparables, les deux compères écrivent et réalisent. Avec deux courts-métrages conçus à l’unif sous le bras, Zemeckis croisent la route d’un jeune réalisateur dont Hollywood n’arrive déjà plus à se passer… un certain Steven Spielberg. Steven est véritablement séduit par le travail de Bob. Ils partagent le même sens de la narration. Pour eux, le plus important c’est de raconter une histoire qui va amuser, distraire, intéresser, divertir et tenir en haleine les spectateurs. Spielberg devient donc tout naturellement le producteur des films de Zemeckis. Et tout commence avec "I wanna hold your hand" ou en VF dans le texte "Crazy day" (oui, il y a français et français). Dans cette comédie déjantée sur la Beatlemania (à redécouvrir en dvd via ESC), on trouve tout ce qui fera le cinéma de Zemeckis : un premier plan aérien (comme celui de la plume dans "Forest Gump", une voiture qui roule vite et une scène d’éclair comme dans "Retour vers le futur", des gags cartoonesques comme dans "Roger Rabbit"

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"Crazy day" ne connaît pas le succès escompté en salles. Mais qu’importe, toujours soutenu par Spielby, le Bob s’accroche. Enfin disons plutôt les deux Bob continuent d’écrire des histoires folles comme celle de ces deux frères qui se détestent mais qui ne peuvent vivre l’un sans l’autre encore plus quand le premier disparaît. Une histoire racontée dans "Used cars" ou en véritable français dans le texte "La grosse magouille" (inédit chez nous) avec Kurt Russell. Encore un bide. Mais qu’importe là aussi, Spielberg protège les deux Bob et les pousse à écrire et encore écrire d’autres scripts… tout en leur confiant le destin de la romancière, Joan Wilder, qui part en Colombie et qui est sauvée par l’aventurier Jack Colton. Oui, vous les avez reconnus les héros de cette excellente comédie "À la poursuite du diamant vert". Hé bien c’est signé Robert Zemeckis qui rendra hommage dans sa réalisation à l’Indiana Jones de son mentor.

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Fort de ce succès, Zemeckis propose à Disney dont il est un des plus grands fans un voyage dans le temps, celui d’un fils dont sa mère va tomber amoureuse. Une histoire d’inceste (ils avaient l’art d’extrapoler à l’époque) qui passe mal du côté du Studio aux Grandes Oreilles. Spielberg, encore lui, rassure tout le monde et assure la production de "Retour vers le futur" via sa boîte Amblin. Bim, le succès est au rendez-vous. Un succès qui en appellera d’autres comme "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?" (en 1988) soit la déclaration d’amour de Zemeckis aux héros dessinés de son enfance. Un film qui va demander à l’équipe de Bob de penser de nouveaux effets spéciaux. Il y avait déjà eu des scènes dessinées dans des films mais là l’intégration des deux univers, cartoon et humain, est totale. Zemeckis repousse les limites de l’imaginaire toujours plus loin.

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Des effets spéciaux de plus en plus fous, on en retrouve encore dans sa comédie noire "La mort vous va si bien" avec Bruce Willis et Meryl Streep (en 1992). Mais aussi dans "Forrest Gump" (1994) et "Contact" (1998). À chaque film, Robert Zemeckis démontre ses talents d’écriture et de réalisation mais, en plus, il fait avancer les technologies cinématographiques (comme Steven Spielberg et plus tard encore James Cameron).

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Zemeckis est un visionnaire. Il l’est même un peu trop. La capture de mouvements, technique déjà utilisée pour les jeux vidéo, c’est lui qui va la pimper pour le cinéma. Rappelez-vous : avec le motion capture (en VO), on place pas mal de capteurs sur un acteur qui évolue sur un fond vert ; les mouvements de l’acteur sont enregistrés par des ordinateurs puis le tout est replacé dans un monde virtuel. Zemeckis travaille cette technique pour ses films d’animation de Noël "Le Pôle Express" et "Scrooge" mais aussi pour son conte épique "La légende Beowulf". Là, le public n’étant pas encore réellement prêt ne va pas suivre le réalisateur. Notez qu’il est plus que jamais soutenu par Spielberg qui va considérablement améliorer la technique pour son Tintin !

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De la technique à couper le souffle, il en est encore question dans "The walk" où, en 2015, Zemeckis revisite (et reconstruit) les Tours Jumelles de New York. Nous aurions encore pu citer d’autres très bons films comme "Alliés" (son hommage à "Casablanca"), "Apparences" (son hommage à Alfred Hitchcock) ou le vibrant "Seul au monde" avec Tom Hanks. Vivement la suite de cette filmographie, entre cet amour d’une belle histoire racontée et ce goût pour l’évolution technologique… surtout quand on sait que Robert Zemeckis travaille sur… "Pinocchio" !

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