Le 7 octobre 1800, en début de matinée, le Kent, vaisseau réputé invincible de la Compagnie des Indes orientales prend en chasse un brick au pavillon français qui le narguait dans le Golfe du Bengale. Il suit presque bêtement ce petit bateau qui lui fait croire qu’il veut se sauver. Sauf que le capitaine britannique de la Royal Navy, Robert Rivington, se retrouve pris au piège.
Il tombe dans les griffes d’un jeune homme de 26 ans, qui s’apprête à rentrer dans la légende à grands coups de canons. Ce jeune marin, corsaire de son état, s’appelle Robert Surcouf. C’est un breton. Son navire ? Il s’appelle la Confiance. Au début du 19e siècle, le gamin, qu’on appelle encore le Gros Robert, va changer de catégorie : il est fait roi des corsaires, tigre des mers, terreur des océans… et celle des Britanniques par la même occasion. Corsaire, voilà un mot qui donne encore les frissons autant qu’il dessine les plus grands fantasmes de la navigation. Un corsaire est un pirate avec des papiers, l’autorisant à piller pour le compte du régime qui l’engage. Surcouf navigue donc pour la France… à l’époque représentée par le Premier Consul, dont le nom n’est étranger à personne.