Place à l’Euro 2020 ! Pour planter le décor, la RTBF vous propose la présentation des équipes qualifiées pour la compétition. Quel a été son parcours en qualifications ? Son histoire avec l’Euro ? Sa star ? Ses chances d’aller au bout ? Vous saurez tout, c’est parti pour notre Road to Euro.
1. Présentation
Indépendante depuis 1991, la Macédoine du Nord n'est pas une grande nation du football loin de là. C'est bien simple, en arrachant cette qualification pour l'Euro 2020 (ou 2021, c'est selon), elle a entériné sa toute première participation à une grande compétition internationale.
De quoi susciter une joie immense dans ce petit pays de 2 millions d'habitants, qui ne s'attendait évidemment pas à se retrouver à pareille fête. Et même si elle n'a aucune expérience à ce niveau, la Macédoine du Nord, que beaucoup considèrent comme le petit poucet de la compétition, ne compte pas se laisser faire. Et elle espère pouvoir surfer sur la vague de son héros, Goran Pandev, pour créer la sensation.
2. L’histoire à l’Euro : Goran Pandev, ce héros
Nombre de participations : 1/16
Victoires : /
Finales : /
Dernière participation : 2020, le baptême du feu !
Le brillant passé :
Le souvenir qui fâche :
3. Les qualifs': Ô Nations League !
Bilan : 14/30
Buts marqués : 12
Buts encaissés : 13
► 3e de son groupe qualificatif derrière la Pologne et l'Autriche, la Macédoine du Nord avait donc perdu tout espoir de se qualifier. Mais grâce à sa victoire dans la Ligue D de Nations League, elle s'est retrouvée en barrages.
Place alors à un duel étouffant, disputé en une manche, face au nouveau rival local, le Kosovo lors du premier des deux tours. Les Lions Rouges s'imposent 2-1 et ne sont plus qu'à une petite marche de l'Euro.
Mais pour y parvenir, ils doivent venir à bout de la Géorgie. La confrontation est âpre, aucune des deux équipes n'ose trop se dévoiler. Et pour débloquer ce genre de grand moment, il faut un grand homme : Goran Pandev. Déjà considéré comme l'idole du pays, il renforce encore son image d'héros de la nation en plantant l'unique but de la rencontre. LE but qui envoie la Macédoine vers son tout premier Euro.
4. La star : L'inusable Goran Pandev
On aurait pu évidemment évoquer Eljif Elmas, considéré comme la nouvelle pépite du football macédonien et qui, à 21 ans, fait plus que jamais partie de la rotation du Napoli (33 matches de Serie A). On aurait également pu évoquer, Arijan Ademi, capitaine du Dinamo Zagreb, et infatigable chien de garde de cette équipe macédonienne.
Mais au vu de son aura et du statut dont il jouit dans son pays, difficile de ne pas parler de Goran Pandev. Recordman de sélections (114), recordman de buts (36) en équipe nationale, il est le capitaine de route de cette jeune équipe. "C'est lui qui guide les plus jeunes, tous les regards sont rivés vers lui. C'est une légende. C'était écrit que c'était lui qui allait marquer le but de la qualification" confirme Söner Ajroski, spécialiste du football macédonien.
À 37 ans, il a peut-être perdu en physique et en vitesse, mais son insatiable soif de victoires et sa hargne contagieuse sont des atouts majeurs. Si la Macédoine du Nord veut faire belle figure pour son baptême du feu, cela passera obligatoirement par un grand Goran Pandev.
Le noyau complet :
5. L’avis de l’expert : Soner Ajroski, spécialiste du foot macédonien
Parfaite novice à ce stade de la compétition, on l'a dit, la Macédoine du Nord avance donc à pas feutrés. Consciente qu'elle n'a pas les faveurs des pronostics mais rêvant secrètement d'accrocher un "gros" à son tableau de chasse comme elle l'a récemment fait avec l'Allemagne lors des qualifs pour la Coupe du monde 2022. (une victoire 2-1 qui a beaucoup fait parler)
Quelles sont donc les forces de cette équipe macédonienne ? "L'entrejeu autour du trident Bardhi-Elmas-Ademi est solide et très sous-estimé, je trouve. Elmas, c'est le futur de la sélection. Ademi est capitaine au Dinamo Zagreb, donc ce n'est pas n'importe qui. Et Bardhi est une vraie menace de loin et surtout sur phase arrêtées. Si la Macédoine veut performer, son milieu de terrain devra être au niveau. Et puis pourquoi pas miser sur l'effet de surprise ? Personne n'attendait la Macédoine du Nord à ce niveau, pourquoi ne pas continuer à surprendre ? " se demande Soner Ajroski.
Et qu'en est-il des faiblesses de cette équipe ? Le spécialiste tempère l'optimisme en pointant du doigt une défense moins convaincante : "Le quatuor défensif est très fragile. Muslui, qui est considéré comme le taulier de cette défense, est bon mais commet beaucoup d'erreurs qui coûtent parfois très cher. Le gardien Dimitrievski est bon mais sans être exceptionnel. Face à de grandes équipes, ça peut faire mal" analyse Ajroski.
6. Le groupe :
Soyons honnêtes, malgré le bel élan d'optimisme d'un peuple qui se met à rêver, la Macédoine du Nord reste l'un des petits poucets de la compétition. La voir s'extirper de son groupe, pour sa toute première qualification, paraît donc plutôt improbable. Mais sait-on jamais...
Le nouveau format de la compétition, qui taille la part belle aux meilleurs 3e, pourrait lui être bénéfique. Et puis, force est de constater qu'en tombant dans un groupe aux côtés de l'Autriche, de l'Ukraine et des Pays-Bas, la Macédoine du Nord s'en sort plutôt bien.
"Évidemment qu'on est conscient que se qualifier va être difficile, on serait déjà content avec un point ou une victoire face à un gros. Mais pourquoi ne pas rêver d'une qualification au vu de notre calendrier ? On joue d'abord l'Autriche, puis l'Ukraine et enfin des Pays-Bas potentiellement démobilisés puisque déjà qualifiés ? Ce sera très difficile mais pas impossible" s'enflamme Soner.
► ► Chances de survie : 20%
Difficile cependant, en analysant les forces en présence, de pronostiquer objectivement une qualification. L'Autriche a battu la Macédoine deux fois récemment et l'Ukraine ainsi que les Pays-Bas semblent encore un cran au-dessus. Arracher un point dans un match à enjeu serait donc déjà une belle récompense pour la Macédoine du Nord.
7. Les chances de victoire : ✶
Restons lucides, malgré l'enthousiasme, malgré l'inusable Goran Pandev, la Macédoine n'a rien d'un favori. Sauf cataclysme, elle ne devrait donc pas pouvoir briguer la victoire finale, voire même une place dans les 16 derniers. Mais en football, on n'est finalement jamais à l'abri de surprises. Demandez aux Portugais, terrassés par la Grèce en 2004...
✶ Etoiles de favori : 1/10