Au départ, Richard Donner voulait devenir acteur malgré des études commerciales. Ses débuts sur les planches ne sont guère convaincants. Lui-même l’avoue. Il se tourne alors vers la réalisation. Nous sommes à la fin des années 50. Pour la télévision, il va concevoir des publicités et mettre en scène des épisodes de grandes séries comme "Au nom de la loi" avec Steve McQueen, "Les mystères de l’Ouest" avec Robert Conrad et "Les rues de San Francisco" avec Michael Douglas. Le Cinéma lui fait de l’œil bien entendu mais il faudra attendre 1976, le 6 juin pour être exacte (la date est importante), pour que Donner connaisse son premier et grand succès avec la sortie du film "La malédiction". Ce film d’horreur revient sur le destin de Damien, un gamin né le 6 juin à 6 heures, soit le 6 du 6 à 6 heures, soit encore le triple 6, le signe du Diable ! Damien c’est l’Antéchrist revenu sur Terre et tout autour de lui, les accidents et morts atroces vont se multiplier. Terriblement efficace et glaçant (la prestation du jeune Harvey Stephens), ce film s’inscrit dans la lignée de "L’exorciste" (sorti en 1973) mais avec davantage de malaises, de scènes qui prennent aux tripes et des effets spéciaux forts réussis pour l’époque qui appuient intelligemment le côté surnaturel de l’histoire. Rendre le surnaturel le plus naturel possible, effacer la complexité d’une scène pour n’en garder qu’une certaine simplicité, il est déjà là le talent de Richard Donner dans sa réalisation ! Sans oublier la musique de Jerry Goldsmith (avec qui Donner va longtemps travailler) qui fera chanter en latin une messe (noire) à la gloire de Satan !