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Revue de presse : Covid Safe Ticket ou non, la fin du masque n'est peut-être pas pour tout de suite

La revue de presse

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Et à la Une ce matin, la presse s'interroge sur les mesures qui seront adoptées au CoDeCo du jour.

Le masque divise, encore et toujours

Oui, la mécanique est presque devenue une habitude. Début de semaine, l'un ou l'autre ballon d'essai sont lancés. Histoire de voir les réactions, d'évaluer les positions. Cette semaine, ça a commencé assez tôt, le week-end dernier quand Bart De Wever a réclamé que la Flandre saine et en bonne santé puisse se libérer du masque.

Eh bien ce matin on y est. Pas de surprise, en Une du Nieuwsblad, le constat que le masque divise le gouvernement. Alexander De Croo, sans masque face à Elio Di Rupo, en masque. Et cette supposition du quotidien : des règles plus strictes pourraient rester en vigueur en Wallonie et à Bruxelles.

Les vaccins ne sont pas des boucliers infaillibles

 

Ce qui agite aussi vos journaux, c'est cette interview donnée hier à la VRT par Barbara Van den Haute, responsable Digital Flanders. Le Covid Safe Ticket pourrait bientot prendre la couleur de l'état de santé de son porteur. L'Avenir explique : aujourd'hui, si une personne vaccinée développe le Covid, son statut ne change pas. Feu vert pour faire ce qu'elle veut, point à la ligne. C'est ce point qui devrait - d'ici peu - bouger.

Puisque les vaccins ne sont pas des boucliers infaillibles et puisqu'un vacciné peut être porteur et par là transmetteur. La décision est logique, écrit l'Avenir. Pas agréable mais logique. On peut deviner que ceux qui ont opté pour la vaccination en espérant retrouver la vie d'avant se retrouvent désemparés. Ce devait être le paradis retrouvé et c'est le purgatoire sans fin. Dans ce contexte, abandonner le masque et réduire les distances semble à nouveau risqué.

 

Ne pas baisser sa garde

C'est aussi ce que souligne le Soir. Attention à ne pas oublier le bon sens, écrit le quotidien. Dans son édito, il souligne les chiffres, suffisament préoccupants pour ne pas baisser toutes les gardes. Pour ne pas renoncer à toutes les protections.

Après 2 lockdowns, après le télétravail pour tous, la télé-étude pour les jeunes, pourquoi tout mettre en danger en voulant à toute force cette liberté plus vite que recommandé? Revenons aux chiffres, dit le quotidien : 239 infections par 100.000 habitants. L'an dernier, c'était 120 de moins. 60 hospitalisations et 214 personnes en soins intensifs. L'an dernier, moitié moins 'hospitalisation, 75 seulement en soins intensifs.

Évitons de s'alarmer pour rien mais évitons aussi de nous priver de la panoplie d'instruments qui existent pour éviter une nouvelle fermeture globale.

Vraie liberté de choix ou obligation vaccinale déguisée ?

Ailleurs on s'interroge encore. Sur la manière dont le pass viendrait justement remplacer ces outils efficaces. Et plus profondément sur le poids qu'il fait peser sur une certaine liberté. C'est Le Temps qui le souligne. Jusqu'ici, nos démocraties ont maintenu qu'il devait exister une liberté de choisir. Vaccin ou pas. A condition, ajoute le commentateur suisse de maintenir aussi la cohérence et l’honnêteté. Si le Covid Safe Ticket devient une obligation vaccinale détournée, alors on ne peut plus vraiment parler de liberté de choix. S'il est imposible d'aller au resto, de faire du shopping, de prendre le bus ou d'entrer dans une salle couverte sans pass, alors, il n'est plus possible d'exercer sa liberté vaccinale.

Les Etats, les démocraties, sont en droit d'imposer un vaccin. C'est - un jour ou l'autre - pour une raison ou l'autre - une décision qui peut être prise par une majorité, une décision légale et légitime. Mais ce que souligne le commentateur, c'est qu'il est important alors de se montrer cohérent. D'afficher la volonté réelle, pas de déguiser l'obligation vaccinale en impossibilité de faire quoi que ce soit sans un pass. A tout cela, on pourrait opposer l'argument développé plus haut par le Soir.

Oui mais si on ne fait rien, on va se retrouver à nouveau en lockdown, c'est en effet un risque. A nous, alors, en tant que société, en tant que démocratie, de bien réfléchir à l'ordre de priorité que nous donnons à nos libertés.

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