Révolution dans le monde des distributeurs automatiques de billets : l’accès au cash en question

Batopin représente environ 70% du marché des distributeurs automatiques de billets. En restructurant le secteur, Batopin annonce vouloir offrir un meilleur accès au cash à tout un chacun.

Il y aura effectivement moins de machines, mais elles seront réparties différemment pour préserver cette accessibilité au cash.

C’est ce qu’explique Vincent Bayer, porte-parole de Batopin : " L’avantage de ce réseau est qu’il soit détaché des banques, ce qui permet de choisir les lieux qui sont en phase avec les besoins des gens. Et où ces points cash doivent-ils être installés ? Dans des cœurs d’activité économique, dans des centres commerciaux… Sur le trajet vers le travail, vers les loisirs, vers le shopping… A ce titre, nous avons, par exemple, signé un contrat avec la SNCB pour être présents dans 80 gares de Belgique. Il y aura effectivement moins de machines, mais elles seront réparties différemment pour préserver cette accessibilité au cash. "

Actuellement, Batopin en est à 37% du déploiement total de son nouveau réseau de points cash. L’objectif est de compléter ce réseau pour aboutir à 2240 nouveaux points cash pour la fin 2024.

En attendant, les distributeurs actuels de billets situés dans les agences sont donc en voie de disparition. Et dans plusieurs communes, on se plaint de la suppression de ces distributeurs. Et cette nouvelle organisation est aussi pointée du doigt par l’association Financité, réseau citoyen pour une finance responsable et solidaire.

C’est plutôt un projet qui va dans le sens de réduire les coûts pour les banques, mais pas de mieux servir la clientèle.

Anne Fily, chargée de projets en inclusion financière, a réalisé une vaste étude sur l’avenir des distributeurs de billets. Pour elle, la promesse de Batopin d’offrir un meilleur accès au cash est difficilement tenable : " Ça semble difficile de faire mieux avec moins parce que, effectivement, passer d’un peu plus de 5000 distributeurs à 2000 et quelques, on ne connaît pas encore bien le nombre final… On voit mal comme on peut mieux satisfaire la clientèle. On sait déjà qu’il y a des communes qui ne seront pas équipées en distributeurs de billets, dans certains endroits la disponibilité des distributeurs est tellement faible qu’il y a un risque de faire la file ou que les distributeurs soient rapidement vides. Ce n’est pas un projet qui va dans le sens de mieux servir les consommateurs. C’est plutôt un projet qui va dans le sens de réduire les coûts pour les banques, mais pas de mieux servir la clientèle. "