La révocation du droit à l'avortement par la Cour suprême des États-Unis représente "une victoire symbolique pour les mouvements" combattant les lois IVG et leur "donne de la légitimité", a expliqué vendredi à Belga Anne-Sophie Crosetti, sociologue à l'Université Libre de Bruxelles travaillant sur la question de l'avortement.
La décision de la Cour suprême américaine ne rend pas les avortements illégaux de facto mais donne la liberté à chacun des 50 États du pays de décider de les autoriser ou non. La moitié des États devrait l'interdire.
Cela aura des conséquences très pratiques pour les femmes vivant dans les États opposés au droit à l'IVG. "Les plannings familiaux le craignent: lorsque l'avortement n'est pas autorisé, cela ne veut pas dire qu'il ne sera pas réalisé mais plutôt qu'il sera pratiqué dans de mauvaises conditions, qui pourront mettre en danger la vie des femmes", expose Mme Crosetti. Des méthodes "artisanales" clandestines feront place aux pratiques légales, dans des plannings familiaux ou des hôpitaux. Or, "une femme peut mourir d'un avortement mal réalisé".