Une réunion des services de sécurité suite à l'attaque à la machette perpétrée à l'hôtel de polie de Charleroi – lors de laquelle policières ont été blessées – s'est tenue dimanche matin à Bruxelles. Le Premier ministre Charles Michel a pris la parole lors d'une conférence de presse à l'issue de cette réunion qui se tenait dans un 16 rue de la Loi encadré par des mesures de sécurité exceptionnelles.
Il a commencé par confirmer l'ouverture d'une enquête par le parquet fédéral pour "tentative d'assassinat terroriste", compte tenu de différents éléments, dont les déclarations de l'auteur au moment de commettre les faits.
Le Premier a voulu saluer les services de police et a indiqué diriger ses pensées vers les deux policières victimes de cet "acte ignoble et tragique". "Elles ont réagi de manière exemplaire", a-t-il déclaré.
"Nous avons également immédiatement demandé à l'OCAM d'actualiser ses évaluations. Ce qui a été fait. Il a décidé de maintenir le niveau 3 sur une échelle de 4."
Samedi, l'OCAM, l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace, a effectivement décidé de maintenir le niveau de la menace terroriste tel qu'il était fixé avant l'attaque de Charleroi.
Niveau 2+
Charles Michel a également évoqué un "niveau 2+" de la menace concernant la police, avec des mesures de sécurité supplémentaires pour les commissariat et les agents. Il n'a pas souhaité les dévoiler, et a indiqué que les services de sécurité analysaient l'attaque pour en tirer des conclusions quand aux dispositifs mis en place jusqu'à aujourd'hui.
"Après un événement aussi grave que celui d'hier, nous souhaitons pouvoir tirer des leçons de ce qu'il s'est passé afin d'adapter en bonne intelligence le contenu des mesures", a-t-il ajouté.
"Nous allons également organiser dans les prochaines heures et les prochains jours des rencontres avec les syndicats policiers pour discuter ensemble de l'évaluation menée par l'OCAM (...) et des mesures concrètes que nous pourrons éventuellement adapter."
"Nous n'avons évidemment pas attendu cet acte tragique pour donner un certain nombre d'indications de précaution, de mesures particulières qui concernent la situation des policiers."
Car, poursuit-il, "nous avons constaté, notamment avec les attentats en France, que les policiers pouvaient, avec d'autres, être une cible, comme c'est le cas pour des 'soft targets', comme cela a été le cas pour un prêtre de manière tragique en France."
Steven Vandeput (N-VA), ministre de la Défense, explique aussi qu'il n'y a pas d'indications spécifiques de menace sur la police ce qui explique que l'on ne passe pas au niveau 3.
"Nous gardons la tête froide"
"Nous gardons la tête froide et restons alertes. Nous sommes confrontés à une nouvelle situation ces derniers mois en Europe. Et ce n'est pas qu'une situation belge, mais bien européenne. La police locale de Charleroi a fait ce qu'il fallait, et a sans doute évité de cette manière une tragédie qui aurait pu être encore plus grande."
"Le gouvernement est à côté des policiers et s'inscrit dans un dialogue permanent que nous souhaitons maintenir de la façon la plus qualitative possible. (...) Nous saluons le courage de ces policières. Et nous suivrons l'évolution de la situation, heure par heure, jour par jour. Je le répète, le risque zéro n'existe pas."
Quant au fait que cette attaque ait visé une autre ville que la capitale, le Premier ministre indique que les mesures étaient largement appliquées à l'ensemble du pays : "Nous avons d'emblée considéré qu'il ne fallait pas se limiter à Bruxelles, nous avons déployé des militaires au-delà de Bruxelles".