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Retraites en France : Emmanuel Macron veut que la réforme "entre en vigueur d’ici la fin de l’année"

Réforme des retraites : Emmanuel Macron sort de son silence

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Après l’adoption officielle de sa réforme des pensions qui a exacerbé la colère politique et sociale, entraînant de violentes manifestations et heurts avec la police durant des jours entiers, Emmanuel Macron est sorti de son silence ce mercredi pour s’adresser aux Français.

Au cours de cette interview, Emmanuel Macron a déclaré que sa réforme devait "entrer en vigueur d’ici la fin de l’année" car elle est "nécessaire ".

"Cette réforme ne me fait pas plaisir, j’aurais voulu ne pas la faire, mais c’est pour ça aussi que j’ai pris l’engagement de la faire", a déclaré le président français, souhaitant une entrée en vigueur d’ici la fin de l’année "pour que les choses rentrent en place", et notamment que 1.8 million de retraités "commencent à être augmentés d’environ 600 euros par an en moyenne" et qu'"on commence à décaler l’âge légal de trois mois supplémentaires".

Il a aussi regretté qu'"aucune force syndicale n’ait proposé de compromis" sur le texte. 

La réaction des syndicats

Les syndicats ont d'ailleurs vivement réagi à ces propos. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a accusé le président de la République de "déni" et de "mensonge", notamment "sur le fait qu'il n'y aurait de la responsabilité que dans un camp, sur le fait que la CFDT aurait proposé à son congrès une augmentation de la durée de cotisation, (...) sur le fait qu'on (n'aurait) pas fait de contre-propositions".

Les propos du président ont été jugés comme "du foutage de gueule" et du "mépris" vis-à-vis des "millions de personnes qui manifestent", par le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Plus loin dans son interview, Emmanuel Macron a par ailleurs considéré que "le projet de toutes les oppositions et de tous ceux qui s’opposent" à la réforme, "c’est le déficit", qu’il a comparé à une "formule magique".

"On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions"

Alors que de nouveaux rassemblements ont été organisés mardi, il a déclaré : "On ne peut accepter ni les factieux, ni les factions". "Quand les États-Unis d’Amérique ont vécu ce qu’ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu’il a vécu, je vous le dis très nettement", a-t-il appuyé, en dénonçant chez des manifestants des "groupes qui utilisent la violence". "On ne tolérera aucun débordement", a-t-il encore prévenu.

Emmanuel Macron a assuré que la Première ministre Elisabeth Borne gardait sa confiance et l’a appelée à "bâtir un programme de gouvernement" et "élargir la majorité", considérant qu’il n’y avait "pas de majorité alternative".

Emmanuel Macron a dénoncé le "cynisme" de certaines "grandes entreprises" qui ont dégagé d’importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse, et leur demandant "une contribution exceptionnelle" pour que "les travailleurs puissent profiter" de cet argent.

Entre-temps, la mobilisation en France se poursuit. Plusieurs actions de blocage contre la réforme des retraites, touchant dépôts pétroliers, ports, routes, le secteur électrique et des universités, se déroulent à travers le pays. Par exemple, les ports de Marseille-Fos, l'un des plus importants de France, et de Brest étaient totalement bloqués dans le cadre d'une journée d'action "ports morts" à l'appel du syndicat CGT.

Au niveau du transport ferroviaire, le trafic a été interrompu dans plusieurs gares du sud de la France après l'intrusion de manifestants sur les voies.  A Paris, entre-temps, la grève des éboueurs se poursuit. Elle en est à son 17e jour. 

En début de soirée, le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, a alerté mercredi la Défenseure des droits, Claire Hédon, sur des violences des forces de l'ordre contre des journalistes dans les manifestations contre la réforme des retraites, selon un courrier dont l'AFP a eu connaissance.

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