Le 9 novembre 1943, la résistance belge réussit le coup le plus audacieux de l’histoire de la presse clandestine. Elle diffuse, au nez et à la barbe de l’occupant nazi, un pastiche du 'Soir volé', le quotidien belge confisqué à ses propriétaires par la Propaganda Abteilung, qui avait aussi substitué à ses journalistes d’avant-guerre une rédaction composée de zélateurs de l’Ordre nouveau. Les auteurs Denis Lapière et Christian Durieux reviennent en BD sur l’histoire de ce 'Faux Soir'.
50 000 exemplaires de ce Faux Soir seront distribués, dans le circuit normal ou par les circuits clandestins, à 10 francs pièce, afin de financer le Front d’Indépendance. Le Faux Soir tourne l’occupant allemand en ridicule. Le 9 novembre 1943, le grand éclat de rire qui parcourt la Belgique occupée est entendu jusque dans les capitales alliées, Londres et Washington. Si le Faux Soir fut une illustration de la zwanze bruxelloise, il fut surtout un acte de bravoure et de résistance qui valut la mort ou la prison à ses auteurs. Ce passionnant récit interroge le pouvoir des mots et de la satire comme arme de résistance contre toutes les oppressions.