Pendant le confinement, les restaurants étaient fermés et les employés se sont retrouvés en chômage temporaire pour force majeure. Aujourd’hui pour bon nombre d’entre eux l’avenir reste incertain.
Illustration dans une brasserie du centre de Bruxelles, "Chez Richard", au Sablon. Avec les mesures de précaution, le nombre de tables a dû drastiquement être réduit, tout comme le personnel. Thomas Kok est l’un des gérants associés de l’établissement. Il constate que tout est en quelque sorte "coupé en deux". "On est à 50% de perte de chiffre d’affaires, on a remis à l’emploi quasiment la moitié des gens qui travaillaient avant", détaille-t-il. "Le problème c’est que les frais fixes eux ne sont pas coupés par deux… Donc on va créer à terme un déséquilibre qui risque de nous faire plonger et là il va falloir qu’on réagisse vite et qu’on prenne une décision et couper les robinets si nécessaire".
Autrement dit : peut-être refermer totalement l’établissement pour éviter la faillite, via les mesures de chômage pour force majeure… Et donc renégocier le loyer, geler à nouveau les compteurs d’eau et d’électricité et faire le gros dos tant qu’une reprise normale, avec des tables serrées les unes aux autres à la parisienne, n’est pas possible. "On n’en est pas là mais on y pense", dit-il. "On a clairement dit au staff que s’ils avaient de meilleures opportunités de temps plein ailleurs, ils ne devaient pas hésiter. Pour l’instant on n’a pas eu de départ".
►►► À lire aussi : Toutes les infos sur le coronavirus
La situation est totalement différente dans l’autre établissement qu’il cogère à Ixelles, "Chez Franz". Là c’est la terrasse qui a fortement contribué à sauver l’emploi : 40 places assises ont pu être ajoutées à l’extérieur grâce à l’utilisation de places de parking. Cinq employés avaient démissionné pour aller passer le confinement en France, leur pays d’origine. Ils n’ont pas été remplacés. Les treize autres employés ont retrouvé leur travail, un travail un peu différent parce que désormais les clients doivent être servis à table, mesures gouvernementales obligent. "Dans cette optique de service à table et de gens qui sont bien rangés et plus facilement gérables que des gens qui courent partout debout et qui demandent à être servis dans tous les sens, cette sorte d’ordre imposé nous permet d’avoir une vision plus claire du staff nécessaire et on a pu rouvrir sans devoir combler les départs volontaires". Tout le monde doit plus courir mais les habitués sont revenus et l’horizon semble dégagé.
Revoir le sujet JT sur les innovations dans l'horeca au moment de la réouverture (9 juin 2020):