Tube extrait de son dernier album Cœur, Respire encore de Clara Luciani, est un hommage à l’une des amies de la chanteuse, sortie d’une relation toxique. Diffusée en juin 2021, elle revêt pourtant un autre sens plus évident en phase avec l’Histoire : un hymne au déconfinement. Analyse.
"Elle respire l’odeur des corps qui dansent / Autour d’elle dans l’obscurité / Ils s’effleurent sans timidité / Une insolence chorégraphiée / Elle veut pas s’asseoir / Elle veut s’oublier / Elle veut qu’on la drague, qu’on la regarde et qu’on la fasse tourner".
Voilà donc l’histoire d’une fille qui "veut". Elle veut "s’oublier". Elle veut "qu’on la drague". Elle veut "qu’on la regarde". Elle veut "qu’on la fasse tourner". Se présente dans ce cas une utilisation ambiguë de l’expression "faire tourner" : si on pense à la danse et à la joie de tourner sur soi, le langage contemporain nous oblige aussi à visualiser autre chose car "faire tourner une fille" se réfère aussi à une pratique sexuelle à plusieurs. Est-ce que Clara Luciani y a pensé ? Il faudrait lui poser la question. Mais l’expression est là, dans le texte. Et on ne sait pas trop quoi en faire…
"Elle veut pas s’asseoir, ça a trop duré / L’immobilité forcée / Ce soir la vie va recommencer / Il faut qu’ça bouge / Il faut qu’ça tremble / Il faut qu’ça transpire encore / Dans le bordel des bars le soir / Débraillés dans le noir / Il faudra réapprendre à boire / Il faudra respirer encore".
Au départ, Clara Luciani cherche à évoquer la vie retrouvée après une relation toxique vécue comme un emprisonnement. L’idée de la gaieté revenue après une histoire étouffante.